Il est comme ça Gérald. Quand il est impressionné, il envoie des policiers. C’est un peu comme une marque de respect : si votre ville est super-fliquée ou si une association est visée par une procédure de dissolution, c’est bon signe. Le gouvernement reconnaît que vous faites preuve d’une belle résistance.
Invité sur Europe 1 ce vendredi, il a annoncé une «mobilisation sans précédent des forces de l’ordre» pour le 1er mai. À cette occasion, il a dévoilé le trio de tête des villes les plus déter’ : «il y a un certain nombre d’éléments radicaux qui se sont donné rendez-vous à Paris, à Nantes et à Rennes» avant de promettre 5000 policiers à Paris et «quatre unités de force mobile» à Nantes et Rennes, pour un total de 12.000 matraqueurs déployés dans tout le pays. Récapitulons le podium :
Nantes
Des cortèges de tête énormes à chaque manifestation, des opérations villes mortes, une compagnie entière de CRS mise hors service le 23 mars, des manifestations nocturnes insurrectionnelles, un départ de feu dans un tribunal… Malgré des centaines d’interpellations depuis le début du mouvement. Et des émeutes photogéniques qui ont fait la Une du New York Times, du grand journal brésilien O globo ou encore du Monde.
Rennes
Des cortèges indomptables, des Tesla en flammes, des manifestations qui envahissent le centre-ville et se le réapproprient, une fac bloquée pendant des semaines, la rocade en feu, la fin des panneaux de pub dans la ville tellement ils étaient cassés et de la danse devant le canon à eau…
Paris
Dans la capitale, le dispositif policier est écrasant. Et pourtant, des manifestations gigantesques et explosives, des cortèges nocturnes et des centaines de barricades enflammées, des affrontements devant le Parlement, des gares envahies, des facs et des lycées bloqués, des incursions chez BlackRock ou à la Défense par des cheminots bouillants… Une détermination intacte malgré des milliers d’arrestations et de nombreux blessés.
Injustement oubliées sur ce podium par Darmanin :
- Lyon : avec des mairies et un commissariat attaqués, des manifestations nocturnes trépidantes et de nombreuses actions, la capitale des Gaules méritait d’être sur le podium.
- Lorient : Un commissariat en feu le 23 mars.
- Angers : énorme remontada, avec beaucoup de détermination et d’actions offensives depuis des semaines.
- Dijon : le maire évoquait 130.000 euros de dégâts rien que sur la manifestation nocturne du 20 mars.
- Et bien d’autres villes qui ne bénéficieront pas de la mobilisation policière «exceptionnelle» malgré leur talent !
Les services de renseignements anticipent une «mobilisation historique avec un esprit vengeur». Lundi 1er mai, soyons des millions et tenons la rue le plus longtemps possible.
