Pinkwashing : le gouvernement LGBTphobe tente de se donner bonne conscience


Au sein de la Macronie pullulent des ministres racistes, sexistes et LGBTphobes. Des réactionnaires qui retournent leur veste dès que les temps changent ou pour simplement détourner le regard de leurs exactions quotidiennes.


Dix ans après l’adoption de la loi qui ouvrait le droit au mariage pour les personnes de même sexe et contre laquelle nombre de personnalités politiques s’étaient mobilisées dans le cadre de grandes manifestations homophobes, composées d’intégristes et de bataillons d’extrême droite, des ministres tentent de sauver leur honneur en affirmant leur «soutien» aux communautés LGBTQI+.

C’est ainsi un revirement pour Gérald Darmanin qui tente désespérément de rectifier le tir lorsqu’il déclare s’être trompé en s’opposant à la loi Taubira. Il affirmait pourtant à l’époque avec une violence inouïe qu’il refuserait, en tant que maire de Tourcoing, de marier des couples homosexuels, et soutenait la Manif pour Tous. Il était d’ailleurs proche du député réactionnaire du Nord Christian Vanneste, homophobe notoire. Ministre issu de l’extrême droite, proche de l’Action Française, difficile de croire qu’il lutte aujourd’hui pour l’égalité et contre les discriminations LGBTphobes.

À l’occasion des 10 ans de cette loi, et soit disant pour renforcer la lutte contre les violences LGBTphobes, le ministre de l’Intérieur n’en manque pas une pour annoncer «davantage de policiers nationaux» et apporte son soutien à l’association FLAG – un jeu de mot entre le terme «drapeau» en anglais et le terme policier pour «flagrant délit». Une association de flics LGBT+. La préfecture de police de Paris a même été recouverte du drapeau arc-en-ciel, alors que de nombreux agents ont été épinglés pour leurs sexisme et leur homophobie lors d’interventions. De même, différents maires de droite décorent leurs mairies aux couleurs de l’arc-en-ciel, par exemple Jean-Luc Moudenc à Toulouse. La stratégie est évidente : du pinkwashing pour tenter de faire croire au caractère faussement progressiste de ce gouvernement. Une manière de dissimuler que celui-ci a réalisé les rêves de l’extrême-droite en matière de politiques racistes, misogynes et discriminatoires, de répression policière et d’autoritarisme.

Tout aussi cynique, en plein mouvement social, deux ministres particulièrement impopulaires et impliqués dans le recul des droits sociaux et des libertés ont fait leur «coming out» dans les médias. Notamment Olivier Dussopt, quelques jours seulement après l’usage du 49-3. Une pure stratégie de communication, là encore, pour faire oublier la violence de ce gouvernement.

On a également vu une campagne de recrutement pour la police avec pour slogan aberrant : «vous êtes féministes, devenez policière» ! Ces dernières années, les régimes néolibéraux et autoritaires aiment bien se repeindre aux couleurs de l’arc-en-ciel pour maquiller leurs pratiques infâmes.

Une stratégie qu’on a pu observer également chez d’autres gouvernements d’extrême-droite. Par exemple, l’armée israélienne a utilisé la photo d’un couple de soldats gays pour sa campagne, à l’occasion de la journée de la famille. De nombreuses associations et activistes dénoncent cette méthode de pinkwashing pour dissimuler parallèlement la violence d’un État colonial qui écrase les droits humains des palestinien-nes depuis des décennies. Il s’agit donc de donner l’image d’une tolérance sexuelle cosmétique pour mieux détourner l’attention de l’opinion publique. Tout aussi hypocrite lorsque l’ancienne patronne du MEDEF se revendique féministe. Un féminisme bourgeois, qui se moque bien de la précarité qui touche particulièrement les femmes, sur fond de politique de destruction du code du travail et des retraites. Et demain ? Marine Le Pen candidate autoproclamée de la cause des femmes ?

Des gouvernements occidentaux autoritaires tentent d’adopter des discours soit disant pro-féministes et LGBTQI+, tout en instaurant des régimes policiers ultra-violents qui ne cessent de détruire les droits sociaux et de violer les droits humains fondamentaux.

En ce 17 mai, journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, on ne peut que constater la violence et les discriminations quotidiennes que subissent les personnes LGBTQI+, dans une société française toujours aussi réactionnaire et patriarcale. L’association SOS homophobie dénonce une “haine ancrée “ dans la société française et déplore une “évolution préoccupante” de la violence envers les personnes LGBTQI+, notant une hausse de 28% des agressions physiques entre 2021 et 2022.

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