Justice de classe et violence sociale

Quelques titres de la presse montrant la justice de classe à l'œuvre en France

Fête des travailleurs à Lyon, le 1er Mai 2023 dans un contexte social bouillant. Un homme âgé de 25 ans est accusé d’avoir dégradé une enseigne de bricolage lors de la manifestation. Il est arrêté le 26 mai et déféré au parquet. Le tribunal le condamne lourdement : 2 ans de prison dont un an ferme avec mandat de dépôt. Envoyé derrière les barreaux pour une vitrine, le manifestant croupit dans les geôles de l’État : une véritable justice de classe.

Nicolas Sarkozy, président ripoux, multi-recidiviste avait été condamné le 1er mars 2021, à trois ans de prison dont un an ferme pour corruption et trafic d’influence dans le cadre de « l’affaire des écoutes » liée aux financements de la campagne présidentielle 2007. Il était accusé d’avoir tenté de corrompre le haut magistrat Gilbert Azibert en lui offrant un poste à Monaco, afin d’obtenir des renseignements sur des affaires judiciaires le concernant.

Le 17 mai 2023, la cour d’appel de Paris confirmait le jugement en première instance. Seulement l’ancien chef de l’État a vu sa peine aménagée. Privilège de classe, le président de la République portera un bracelet électronique dans l’une de ses luxueuses demeures en toute quiétude.

Entre octobre 2019 et juin 2020, le vice-président du tribunal judiciaire de Dijon proposait à des internautes de violer sa fille de 13 ans. Une affaire gravissime, jugée avec une certaine complaisance de la part du tribunal de Besançon qui avait condamné l’ancien magistrat à une peine de 24 mois dont 12 mois avec sursis. Les juges autorisaient l’homme de 57 ans à effectuer, chez lui sa peine sous surveillance électronique. Pire, en appel, le tribunal correctionnel de Besançon allégeait la peine à deux ans de sursis en octobre 2022. Effarant.


D’un côté, la prison pour avoir cassé une vitrine. De l’autre, les tribunaux qui protègent les ordures en col blanc et les voyous en robe noire alors que les faits sont extrêmement graves. Violence sociale et injustice de classe, cachot pour les uns, impunité pour les autres, encore et toujours.

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