C’était deux semaine avant le meurtre de Nahel à Nanterre par un policier. Les faits ont eu lieu le 14 juin à Angoulême et les médias en ont très peu parlé.

Ce matin là à Angoulême, Alhoussein Camara, 19 ans, se rend au travail à 4h30 du matin. Guinéen arrivé en France en 2018, il a obtenu un CAP de cuisine et travaille dans une base logistique d’Intermarché. Il vivait dans un foyer de jeunes travailleurs et faisait partie de ces «premières ligne» qui exercent des emplois de nuit, difficiles.
C’est donc en roulant avant l’aube pour travailler qu’il est abattu lors d’un contrôle routier dans une banlieue d’Angoulême. Après coup, la police parle de «refus d’obtempérer», justifie le tir au nom d’une légère blessure d’un agent. Sauf qu’Alhoussein lui, est mort d’une balle dans le flanc. Et, contrairement à Nahel, il n’y a pas de témoin à cette heure précoce.
Dans la foulée le parquet ouvre une enquête contre le défunt pour «refus d’obtempérer et violence avec arme». Alors que le décès d’une personne entraîne un arrêt des poursuites, c’est une procédure médiatique pour salir la victime. Une deuxième enquête est confiée à l’IGPN pour le tir mortel.
Le 17 juin, la communauté Guinéenne de la ville et les personnes solidaires organisent une marche à Angoulême qui réunit 1000 personnes. Alors que même la presse souligne qu’elle avait lieu dans le calme, les CRS tirent des grenades lacrymogènes et chargent. La violence physique et symbolique à son summum.
Mi-mai, un automobiliste avait été blessé à la tête par le tir d’un policier municipal en Seine-Saint-Denis pour un «refus d’obtempérer» présumé. En 2022, 13 personnes ont été tuées par la police pour ce motif, un record.
L’augmentation des meurtres policiers est la conséquence d’une loi de 2017 votée sous Hollande, qui a élargi le cadre d’usage des armes à feu par la police. Ils peuvent désormais tirer non seulement quand ils sont en danger, mais aussi sur un véhicule en fuite ou pour protéger une zone dont ils ont la charge.
Cette explosion des tirs policier mortels est toujours suivie d’un silence médiatique ou de mensonges de la police. Sauf quand la révolte parvient à faire entendre une autre version.
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