Nanterre : nouvelle exécution policière

La scène a eu lieu vers 8h30 près de la station de RER Nanterre-Préfecture, en banlieue parisienne. Lors d’un contrôle de véhicule, un policier a moto a braqué son arme sur les parties vitales d’un conducteur, avant de tirer lorsque le véhicule a démarré. Un jeune homme de 17 ans est décédé peu après et un passager a été interpellé.

La version policière raconte que «le conducteur s’est d’abord arrêté, avant d’accélérer dans la direction» des agents. On voit sur la vidéo que les policiers n’étaient pas en danger, et que le véhicule n’a pas accéléré vers eux puisqu’ils sont sur le côté de la route. Du reste, tirer à balles réelles sur un véhicule au beau milieu de la circulation met en danger tous les automobilistes à proximité, en plus de blesser ou tuer gravement le chauffeur visé.

Le 14 juin 2023, un jeune homme de 20 ans était abattu par la police en banlieue d’Angoulême “pour refus d’obtempérer” alors qu’il se rendait sur son lieu de travail aux alentours de 4h du matin.

En 2022, treize décès ont été enregistrés après des «refus d’obtempérer» lors de contrôles, un chiffre inédit. En avril 2022, deux frère étaient abattus d’une rafale de fusil d’assaut dans le dos par un policier, sur un pont à proximité de la préfecture de Paris. Une double exécution sans la moindre légitime défense. En juin, c’est une jeune passagère qui était tuée par balle en plein Paris, «victime collatérale» d’un tir policier.

En 2017, le Parti Socialiste a voté, à la demande des syndicats policiers, une extension du permis de tirer pour les agents. Depuis, les forces de l’ordre peuvent notamment ouvrir le feu en cas de refus d’obtempérer et plus seulement quand leur intégrité physique est menacée. Dès lors, l’usage d’armes à feu a explosé dans la police, et le nombre de décès de conducteurs et de passagers atteint de sinistres records ces derniers mois.

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