Nanterre : nuit de révolte contre les violences policières

Mardi 27 juin au matin à Nanterre, le jeune Nahel, 17 ans, était exécuté au volant de sa voiture par un policier qui l’avait menacé juste avant de lui mettre une «balle dans la tête» avant de tirer dans son cœur. L’agent n’était absolument pas en danger, comme en témoignent les vidéos.

Tout la journée, l’extrême droite et les syndicats policiers qui contrôlent les médias français ont sali le jeune défunt, en le décrivant comme un trafiquant de drogue connu des services qu’il a un casier vierge. Une diffamation concertée et délibérée d’un jeune homme tué. Un ambulancier qui a témoigné sa colère devant les policiers tireurs après avoir vu Nahel mourir dans ses bras a été mis en garde à vue pour «menaces» et «incitation à la haine».

Dans l’après-midi, l’État déployait ses hommes en armes pour imposer la terreur à Nanterre. Des policiers étaient filmés en train de dire à des habitant-es «retourne en Afrique», ou violenter des passant-es. L’extrême droite en uniforme jette de l’essence sur le feu.

Rapidement, de nombreux feux ont été allumés et la police repoussée par un déluge de feux d’artifices. Dans la Cité Pablo Picasso, les forces de répression ont dû fuir à plusieurs reprises, à court de grenades.

Le journaliste Clément Lanot sur place raconte : «les policiers doivent quitter le quartier face aux projectiles. En plusieurs années de couverture de révolte urbaine comme celle de ce soir, je n’avais jamais vu des policiers armés de LBD et de grenade devoir quitter un quartier de cette façon».

Plusieurs blessés sont à déplorer, notamment une personne touchée par une balle de caoutchouc à l’entrejambe et une autre à l’œil. Mais la détermination n’est pas retombée face à ce nouveau crime policier.

Les émeutes se sont propagées dans plusieurs villes des Hauts-de-Seine ce soir : Suresnes, Gennevilliers, Colombes, Asnières-sur-Seine, Villeneuve la Garenne…

La mairie du Val Fourré a été incendiée à Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines. Ailleurs, des incidents sont relevés à Montfermeil, Vitry, Argenteuil, Hem, Bordeaux ou Colmar. «On refuse de vivre sans honorer nos morts».


Images : Rémy Buisine, Clément Lanot, Adcazz, HZ press

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