Le chef de la police attaque la Constitution, sa femme siège au Conseil Constitutionnel

  • À gauche, Frédéric Veaux. Un policier, passé par l’anti-terrorisme, la BRI et le renseignement. Il a notamment travaillé avec Bernard Squarcini, chef de la police politique sous Sarkozy, aujourd’hui consultant privé au service de milliardaires et mis en cause dans plusieurs affaires judiciaires. En 2020, Frédéric Veaux est nommé Directeur Général de la Police National, c’est-à-dire patron de tous les policiers de France, à la tête de 150.000 hommes. En juillet 2023, Frédéric Veaux sort de son devoir de réserve et prend la défense d’un agent de la BAC ayant fracassé la tête d’un jeune homme à Marseille, avant de le laisser pour mort. Il déclare que savoir le policer en prison «l’empêche de dormir» et «qu’avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison». Le numéro 1 de la police française dénonce donc une décision de justice, viole ouvertement la Constitution et piétine le principe de séparation des pouvoirs. C’est-à-dire, en principe, la garantie minimale pour ne pas être en dictature.
  • Véronique Malbec est une femme de loi. Elle a été procureure à Rennes et à Versailles, puis secrétaire générale du ministère de la Justice et directrice de cabinet du ministère, sous les ordres de Dupont Moretti. En février 2022, elle est nommée par le clan Macron pour siéger au Conseil Constitutionnel, l’instance chargée de veiller au respect de la Constitution et du principe de séparation des pouvoirs. C’est le Conseil Constitutionnel qui a notamment validé la réforme des retraites en avril 2023, alors que la loi avait été imposée par 49-3 en violant tous les principes démocratiques.
  • S’il fallait respecter la Constitution, le chef de la police aurait dû être mis à pied immédiatement après ses propos. Et l’on aurait dû lui rappeler que commettre une infraction en étant policier est en principe une circonstance aggravante, et pas atténuante. Mais Véronique ne va pas sanctionner son mari Frédéric. Le macronisme est un petit clan qui s’est emparé de tous les postes clés de la République et qui a donc supprimé tous les contre-pouvoirs institutionnels. Méthodiquement.
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6 réflexions au sujet de « Le chef de la police attaque la Constitution, sa femme siège au Conseil Constitutionnel »

  1. Effectivement, il ne faut pas mélanger les policiers en attente de leur jugement avec les condamnés.
    Il faut donc créer une prison spécifiquement pour les policiers ripoux et en attente de leur jugement, gardée par des repris de justice ayant purgé leur peine.
    Vous voyez, c’est tout simple… 🙂

  2. Vous essayez de souffler sur des braises mais vous faites une erreur : le conseil constitutionnel n’a pas le pouvoir de suspendre qui que ce soit. Veronique Makbec n’a aucun pouvoir sur le cas de son mari, seul le gouvernement pourrait choisir de le mettre à pied.
    Autant on peut parler possiblement de conflit d’intérêt sur le dossier des retraites (une institution dont les membres sont nommés pourraient se sentir redevables) autant sur celui ci, il n’y a STRICTEMENT rien.

  3. Quelle constitution ?
    La France n’a plus de constitution depuis 1958 vu la violation de l’article 16 des droits de l’homme et du citoyen :
    https://www.legifrance.gouv.fr/loda/article_lc/LEGIARTI000006527443?fbclid=IwAR3UXXviJCybpFeWUdnl4h6LfocSDk0sclkOoVYyZSEhUQKMH6zNQE7h4EE

    Et l’article 5 de 1958 du statut de la magistrature :
    https://www.legifrance.gouv.fr/loda/article_lc/LEGIARTI000006451695?fbclid=IwAR25lF2LCmyfjDQfNA-HVJqMTx1JHnFuy_rubiXIFnSU_xYmSf3gmigEyVs

  4. J’ai connu Véronique Malbec quand elle était secrétaire générale du ministère de la Justice . C’était le 15 juillet 2020, au Conseil constitutionnel, lors d’une réunion présidée par Laurent Fabius. (Elle sera nommée.directrice de cabinet d’Eric Dupond-Moretti le 17 juillet de la même année). Titulaire d’une simple maîtrise en droit privé, elle n’a connu que l’ »entre soi » de la magistrature, tout en rendant un service particulier à celui qui l’a nommé au Conseil constitutionnel, Richard Ferrand, quand il était président de l’Assemblée nationale.

    En effet, Véronique Malbec était procureure générale près la cour d’appel de Rennes, donc supérieure hiérarchique du procureur de la République près le tribunal de grande instance de Brest, lors du classement sans suite, le 13 octobre 2017, de l’enquête préliminaire concernant l’affaire des Mutuelles de Bretagne dans laquelle Richard Ferrand était mis en cause.

    Cet « entre soi » est commun aux magistrats (dont Outreau reste une plaie purulente), aux avocats (dont l’ordre n’existe que pour les protéger des justiciables) et aux « forces aux ordres » (qui prétendent ne pas dépendre de la loi commune, avec l’appui du mari de Véronique Malbec). La mentalité qui prédominedans l'”entre-soi” est celle de tous les « ordres » se considérant comme des instances suprêmes !

    C’est Fabius et Dupond-Moretti qui ont organisé, en bons sujets de Minus Ier, la disparition de l’Institut des Hautes Etudes sur la Justice en 2020. Pour moi, il était incohérent que l’IHEJ, respecté pour son indépendance, soit absorbé par la Mission de recherche droit et justice (MRDJ) qui ne pratique que cette règle de l’ »entre-soi ».

    Pour celles et ceux qui croient encore à la Justice, je rappelle la ‘fumeuse’ commission d’enquête, présidée par l’Insoumis Ugo Bernalicis, qui n’a accouché d’aucune souris, mais a bien avalé, sans les mâcher, les hosties du libéralisme anglo-saxon (justice à l’américaine).

    Voici l’article qu”iiu m’a été demandé de supprimer : http://www.adam-salamon-philosophe.fr/excursus-sur-lappareil-judiciaire.html

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