Faut-il laisser la Justice faire son travail ?


À chaque crime policier, on entend la classe politique chanter le même refrain : «laissons la justice faire son travail». Souvent, la gauche, les associations et autres organes de pacification disent la même chose pour arrêter les émeutes : «ne vous révoltez pas, attendez que la justice fasse son travail». Voilà en quoi ce travail consiste :


Quelques titres de presse qui laissent planer le doute sur l'idée de "laisser la justice faire son travail".
  • Zyed et Bouna, électrocutés après avoir été pourchassés par la police. Leur mort est à l’origine de la grande révolte des banlieues de 2005 : relaxe après 10 ans de procédure judiciaire
  • Rémi, écologiste tué par le tir d’un gendarme en 2014 à Sivens : «non lieu».
  • Fatouma : éborgnée en bas de chez elle à Villemomble, alors que la police attaquait ses enfants. La scène a été filmée. La victime est décédée avant le jugement, qui a acquitté les policiers.
  • Zineb, octogénaire tuée par une grenade dans la tête alors qu’elle était à sa fenêtre au passage d’une manifestation de Gilets Jaunes à Marseille : aucune justice 4 ans après.
  • Laurent, éborgné en fin de manifestation parisienne, en 2016, par le tir illégal d’une grenade par un CRS non habilité, le tout entièrement filmé. Le CRS acquitté 6 ans après les faits.
  • Wissam, battu à mort à Clermont le soir du 1er de l’an 2012. Aucune enquête sérieuse, 11 ans après les faits.
  • Février 2014, la police blesse des centaines de manifestants anti-aéroport à Nantes. Parmi eux, trois éborgnés, en quelques heures seulement. Six plaintes sont déposées. Tarif de groupe : six «non-lieu».
  • Jean-François, éborgné lors d’une manifestation à Rennes : le tireur est identifié, mais la justice prononce un «non-lieu».

Et ce ne sont là que quelques exemples parmi des dizaines de familles brisées, de victimes humiliées par le système judiciaire. La stratégie est toujours la même : appeler «au calme» en attendant une hypothétique décision de justice. Épuiser les victimes pendant des années dans une procédure destinée à garantir l’impunité de la police. En attendant, la justice n’hésite pas à enfermer en masse les révolté-es. 600 peines de prison suite à la mort de Nahel. Enfin, une fois l’affaire close et le «non lieu» prononcé, il est trop tard pour se révolter.

Ceux qui s’en remettent à la justice officielle pour calmer la colère sont les alliés objectifs de la violence d’État.

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Une réflexion au sujet de « Faut-il laisser la Justice faire son travail ? »

  1. Pas de relaxe pour la violence policière, personne ne devrait échapper à la justice sous prétexte qu’il représente l’Etat, au contraire, l’exemplarité est de mise.

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