Dans une interview au Figaro, Macron dévoile un autoritarisme sans limites
Après avoir imposé un recul de l’age des retraites rejeté par toute la population et combattu par des millions de grévistes, après avoir dissout le plus grand mouvement écologiste européen et déployé contre lui des moyens anti-terroristes, après avoir donné les pleins pouvoirs à la police et écrasé dans le sang la colère des banlieues face au racisme, Macron annonce la suite des offensives. Il a donné au Figaro une longue interview privée lors de son voyage dans le Pacifique. Un discours martial, menaçant, réactionnaire. Résumé :
Macron annonce qu’il prendra «à la fin du mois d’août une initiative politique d’ampleur» afin «de réunir autour d’un projet clair et simple tous ceux qui veulent s’y retrouver». Une date choisie au moment où la France va accueillir «de grands événements sportifs, avec la Coupe du monde de rugby et un an avant les Jeux olympiques». De quoi s’agit-il ? Probablement de son projet de loi sur l’immigration, une nouvelle batterie de mesures racistes.
Le mépris pour la contestation populaire est total. «Je ne me suis jamais senti entravé» dit-il, comme s’il était tout puissant. Il annonce d’ailleurs qu’il pourra de nouveau utiliser l’article 49.3 à la rentrée, notamment pour imposer sans vote le projet de «loi sur l’immigration». Après dix 49.3 en une année, ce quinquennat aura lieu totalement hors du cadre démocratique, sans vote sur toutes les mesures importantes. Il n’aurait pourtant probablement même pas besoin d’une telle mesure (qui appartient en principe à la première ministre) vu la quantité de député RN au Parlement, qui valideront très certainement cette nouvelle loi raciste.
Le calvaire ne fait que commencer. Macron a encore 4 ans de mandat et déclare : «Je ferai tout ce que je peux faire jusqu’en mai 2027. Et je vais faire beaucoup, croyez-moi.» Le Figaro rapporte qu’un «admirateur» lui aurait réclamé «un troisième mandat» et que Macron a répondu «On lâche rien». Ces dernières semaines, la garde rapprochée du président insinue l’idée qu’il pourrait se maintenir aux prochaines élections, ce qui serait contraire à la Constitution et un véritable coup d’État.
À propos de l’exécution de Nahel, Macron déploie un discours d’extrême droite. Il se félicite de la «réponse implacable de la justice», c’est-à-dire plusieurs centaines de personnes jetées en prison après des procès expéditifs. Il parle d’une «crise de civilisation», de «problèmes d’intégrations» et d’un «dérèglement dans nos sociétés», à cause des réseaux sociaux qui «créent des meutes» et «suppriment l’autorité». Il n’est pas question pour le pouvoir d’évoquer le racisme, la pauvreté et encore moins les violences policières. Les révoltés ne seraient que des barbares radicalisés sur internet qu’il serait nécessaire de mater.
Macron avait déjà répété à la télévision, au mois de juillet : «l’ordre, l’ordre, l’ordre». Il poursuit la même obsession. «On ne peut pas faire nation si on n’a pas confiance dans la parole publique, si on n’a pas confiance dans les autorités, dans ses parents, dans ses maîtres» ou encore «S’il n’y a plus d’ordre, il n’y a plus de parole crédible. Et donc, qui fait-on voter ?» Il va jusqu’à dénoncer dans le journal ces «sociétés modernes et postmodernes» qui «ont affaibli des structures qui rassuraient», à commencer par «la famille» et «les religions». Il veut réaffirmer l’«autorité à l’école» et l’«autorité parentale» face au «délitement de la famille».