Le travail tue


Encore un drame épouvantable au travail. Jeudi 10 août 2023, un salarié intérimaire âgé de 70 ans est décédé après avoir fait une chute lors d’une opération de maintenance dans une entreprise d’escaliers en Bretagne.


Un intérimaire de 70 ans. Un double scandale : celui de la précarité au travail qui expose davantage aux accidents, et l’âge avancé du défunt, qui aurait dû bénéficier d’une retraite méritée. Cette mort injuste ne tournera pas en boucle sur les chaînes d’informations en continu, qui préfèrent commenter les blessures imaginaires des forces de l’ordre, et aucun ministre ne rendra hommage à cet homme.

En France comme partout, le travail tue. Il tue même plus qu’ailleurs. Plusieurs centaines de vies sont ainsi volées par an.

À titre d’exemple, 733 personnes sont décédées au travail en 2019, sans compter les accidents de trajet entre le domicile et le lieu de travail (283 morts) et les maladies professionnelles (175 morts). Cela fait plus de 1000 décès liés au travail par an en France. Au moins 2 par jour. Et il ne s’agit que des chiffres de l’Assurance Maladie, probablement sous évalués car ces données concernent uniquement les salariés du secteur privé. Les agriculteurs, les auto-entrepreneurs ou encore les fonctionnaires ne sont pas comptabilisés.

La France a enregistré au total près de 656.000 accidents du travail en 2019. Chaque année, plus de 30.000 personnes sont sérieusement blessées lors d’accidents du travail. Par ailleurs, une étude montre que le chômage cause la mort de 14.000 personnes par an, en France. La privation d’emploi tue aussi.

Avec un ratio de 3,5 accidents mortels pour 100.000 salariés, notre pays est en tête du nombre de morts au travail, bien au-delà de la moyenne de l’Union Européenne qui s’élève à 1,7 pour 100.000.
Ces décès et accidents sont essentiellement concentrés parmi les métiers les plus pénibles : ouvriers du bâtiment ou de l’industrie, éboueurs, pêcheurs ou agriculteurs, loin devant la police par exemple. Et ils sont plus courants lorsqu’un travailleur est précaire ou mal formé.

Les lois néolibérales tuent : détruire le code du travail, repousser l’âge de la retraite, supprimer les critères de pénibilité, cela abîme les corps, provoque des maladies, des dépressions, des accidents mortels. Un intérimaire de 70 ans ne devrait pas exister, surtout dans un secteur à risques. Pourtant, les politiques de Macron et ses prédécesseurs vont multiplier ces situations.


Source : https://saint-malo.maville.com/sport/detail_-apres-une-chute-un-ouvrier-de-70-ans-decede-lors-d-une-operation-de-maintenance-en-bretagne-_fil-5900291_actu.Htm

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