Tags antisémites et intox raciste


Dans la nuit du 18 au 19 août à Levallois-Perret près de Paris, un restaurant casher est recouvert de tags antisémites : «juifs, voleurs».


Photo de Jean Messiha, avec écrit au dessus "Tags antisémites : causés par les vagues d'immigration arabo-afro-musulmanes selon Jean Messiha", et en dessous "La réalité : Tags antisémites sur un commerce casher : un homme juif de 74 ans jugé en décembre. L'individu, propriétaire du local visé par les tags, a invoqué de potentiels loyers impayés par le gérant des lieux. Selon son avocat, il aurait pété un câble."

La chaîne d’extrême droite de Bolloré, Cnews, se précipite sur l’évènement. En quelques jours, elle va inviter à d’innombrables reprises le militant d’extrême droite Jean Messiha sur son plateau. En matière d’antisémitisme, Jean Messiha a fait la campagne d’Eric Zemmour, candidat pétainiste, dont la garde rapprochée est composée de nostalgiques du nazisme. Mais à l’extrême droite, on ne s’embarrasse guère de ce genre de contradictions.

Pour Cnews, l’important est de taper sur la gauche et l’immigration. À l’antenne, Messiha va donc inlassablement répéter le même discours : «l’antisémitisme contemporain est arrivé dans les vagues d’immigration arabo-afro-musulmanes». Pour lui, l’extrême droite n’a aucune responsabilité : «Il y a un retour massif de l’antisémitisme depuis 20 ou 30 ans, et ce n’est pas à la faveur de congrégations néo-nazies». «Je m’étonne que ceux qui beuglent à l’extrême droite, ce sont les mêmes qui font montre d’une certaine aphonie». Il y aurait «la réapparition de l’antisémitisme en France par l’arrivée de certaines immigrations». Un mensonge absolu, étant donné l’idéologie de Jean-Marie Le Pen, figure fondatrice de l’extrême droite française ou des tentatives négationnistes lancées par l’extrême droite depuis la seconde guerre mondiale.

De même, sur Twitter, Jean Messiha s’exclame le 20 août après l’arrestation d’un suspect : «Pourquoi n’a-t-il rien dit sur son profil ?» Un sous entendu obscène.

Le 24 août, le journal Le Parisien révèle qu’un homme juif de 74 ans a avoué être à l’origine des tags antisémites sur la façade du restaurant casher à Levallois-Perret. «Ce fils de rescapés de la Shoah a contesté tout mobile antisémite, et évoqué un litige commercial» écrit le journal.

Encore une fois, l’extrême droite s’est vautrée dans une récupération indécente. Cet épisode rappelle que les fascistes désirent et alimentent l’idée d’un «choc des civilisations» et d’une guerre ethnique. Cette idée d’un «choc» entre un occident «judéo-chrétien» et le monde musulman est artificielle. Pendant des siècles, les juifs ont été persécutés en Europe, des massacres médiévaux aux pogroms et au nazisme. Et pendant que les rois chrétiens d’Espagne expulsaient les juifs durant la Reconquista, ces communautés vivaient en paix au Maghreb musulman. Et l’antisémitisme historique n’a pas disparu en Europe, il se réveille même avec le retour en force des mouvements d’extrême droite de plus en plus radicaux dans de nombreux pays.

Les opprimé-es de toutes confession et origines ont tout à perdre dans les conflits ethniques ou religieux alimentés par les médias des milliardaires. Et tout à gagner dans l’unité contre les oppresseurs.

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