Le projet néolibéral


«Il faut que le chômage augmente de 40 à 50%. Nous devons voir souffrir l’économie, rappeler aux gens qu’ils travaillent pour l’employeur, et non l’inverse. Nous devons écraser cette arrogance.»


Portrait de Tim Gurner, PDG et promoteur immobilier de luxe, accompagné d'une citation : «Il faut que le chômage augmente de 40 à 50%. Nous devons voir souffrir l'économie, rappeler aux gens qu'ils travaillent pour l'employeur, et non l'inverse. Nous devons écraser cette arrogance.»

Ce sont les mots de Tim Gurner, PDG et promoteur immobilier de luxe lors d’un sommet du Financial Review en Australie en septembre 2023.

Ses propos ont le mérite d’être limpides sur le projet néolibéral. Aux Etats-Unis, une énorme vague de démissions a frappé des dizaines de millions d’emplois durant la crise sanitaire. Pour une grande partie, ce sont des employés de «Bullshit jobs», ces boulots inutiles, nuisibles et vides de sens, qui ont déserté leur travail. En France, 550.000 démissions ont été enregistrées chez les salarié-es au premier trimestre 2023. Ce qui se joue, c’est une sorte de grève massive et invisible, qui consiste à quitter un monde du travail détestable dès qu’on en a l’occasion. De même, durant le long mouvement sur les retraites, la question du sens du travail, de son utilité, de la place qu’il prend dans nos vies a été posée.

Ces vagues de démissions ont stressé le patronat. On entend depuis des mois dans les médias des petits patrons se plaindre des «difficultés à embaucher», surtout dans les secteurs les plus difficiles, sous payés et précaires : la restauration, l’animation, l’hôtellerie…

Il y a deux solutions pour répondre à cette grande démission : la première est d’augmenter massivement les salaires, assurer la sécurité des emplois, respecter les travailleurs…

Macron, Tim Gurner et autres exploiteurs ont choisi l’autre option. La mise en concurrence totale, l’insécurité sociale maximale, le chantage. Bref : la violence néolibérale.

Pour Tim Gurner, il faut un chômage énorme pour forcer les gens à accepter des boulots pourris. Pour Macron, il s’agit de diminuer massivement l’assurance chômage, détruire les contre-pouvoirs syndicaux et casser le code du travail pour qu’il n’y ait plus aucun filet de sécurité permettant à un-e salarié-e de quitter ou de refuser un sale job.

Voilà le projet néolibéral : «écraser l’arrogance» de la classe laborieuse. Humilier les pauvres pour qu’ils se résignent à obéir.

Notre devoir : humilier les pouvoirs où qu’ils se trouvent. Briser les briseurs de vie. Écraser leur arrogance par une riposte collective implacable.

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