C’était après la manifestation contre le racisme et les violences policières, samedi 23 septembre. Le maire insoumis René Revol, élu de la commune de Grabels en périphérie de Montpellier, a été repéré, suivi et agressé devant chez lui par deux fascistes. Les individus ont plaqué l’élu âgé de 75 ans contre un mur et l’ont menacé. «Ils m’ont dit (…) “tu es un ami des Arabes, tu perds rien pour attendre”».
Déjà au mois d’août, le maire avait été victime du déchaînement des fascistes. Après avoir critiqué Robert Ménard, élu d’extrême droite à Béziers, il avait expliqué : «tous les jours, je reçois en mairie des insultes sur fond de racisme insupportable». Il avait montré un extrait des lettres haineuses et menaces de mort reçues en mairie.
À Montpellier comme ailleurs, l’extrême droite passe à l’acte dans une indifférence et une impunité inquiétantes. En 2017, le groupuscule la Ligue du Midi avait saccagé les locaux d’une association d’aide aux exilés. En 2022 et 2021, des commandos néo-nazis avaient attaqué un un bar associatif. À l’université, une association LGBT a été prise pour cible, leur table retournée avec des insultes homophobes. Un jeune militant libertaire avait été passé à tabac pour des motifs politiques, de même que des militants du collectif Le Poing Levé sur le campus. En 2018, lors d’un mouvement étudiant, un commando fasciste cagoulé mené par un professeur de droit avait même attaqué les étudiants mobilisés dans un amphi, avec des battes et des barres de fer.
L’agression du maire René Révol est la conséquence de l’ensauvagement de l’extrême droite mais aussi des menaces et attaques systématiques du gouvernement contre la manifestation du 23 septembre, et contre la gauche en général. En février, le maire de Saint-Brévin, près de Nantes, risquait de brûler vif après que sa maison ait été incendiée par l’extrême droite. Il avait reçu de nombreuses menaces lui reprochant l’ouverture d’un centre d’accueil pour sa commune. Les autorités n’avaient rien fait, et les médias avaient noyé l’affaire en parlant «d’atteintes aux élus», évitant soigneusement d’aborder la dimension fasciste de cet acte.
Dans l’Hérault, le maire agressé appelle à un rassemblement contre l’extrême-droite, samedi prochain à 17h à Grabels.