Crise de l’hôpital : une fillette meurt à Carhaix faute de prise en charge

Le drame a eu lieu dans la nuit du 27 au 28 septembre, à Carhaix, dans le Finistère. Une fillette de 6 mois est décédée après avoir rencontré des difficultés respiratoires, faute de prise en charge. L’enfant n’a pas pu être admise aux urgences de l’hôpital, qui sont actuellement fermées de 18h30 à 8h30 selon le journal local Le Poher. Mi-septembre, une personne âgée était décédée après une chute, car elle n’avait pas non plus été prise en charge à Carhaix. Réorientée vers l’hôpital de Quimper, elle était décédée durant le trajet.

Le sujet provoque beaucoup d’émoi dans le Finistère. À Carhaix, la population se bat depuis des années pour maintenir des services de soins dans la commune. Une manifestation est d’ailleurs prévue à Quimper le 30 septembre. Mais combien d’autres cas aussi scandaleux, de vies perdues à cause de la destruction des hôpitaux, ne sont pas connus du public ?

Cet été, le Figaro évoquait le cas d’un service d’urgence à Bordeaux. Le service de Pellegrin a trié les patients à partir du 18 juillet. «Arrivés dans un état d’urgence relative, certains malades sont en urgence vitale au moment de leur prise en charge» expliquait le journal, qui rapportait le décès d’un bébé in utero. Dès le premier week-end de «régulation», c’est-à-dire de tri des patients, une femme enceinte, s’était présentée dans la maternité du CHU. Triée, elle a été envoyée vers un autre service d’urgence bordelais, qui l’a renvoyée vers le service initial faute de place. Durant ces transferts, l’état de la maman s’est dégradé, au point de faire un choc septique. Le bébé est mort dans son ventre. Un drame, provoqué par «un enchaînement de mauvaises circonstances et d’erreurs de jugement» expliquait l’article.

Toujours cet été à Bordeaux, une clinique avait laissé une quinzaine de patients sur des brancards toute la nuit, attendant de les transmettre à l’équipe de jour.

Durant l’été 2022, une femme qui devait accoucher au centre hospitalier de Saint-Denis en banlieue parisienne a été envoyée vers l’hôpital Robert-Debré à Paris, qui a refusé de la prendre en charge faute de sages-femmes disponibles. Le bébé est décédé en réanimation. Selon Médiapart «de nombreuses maternités sont confrontées à une pénurie de personnels, et limitent les inscriptions, abandonnent le suivi de grossesse et sont parfois contraintes de refuser des femmes sur le point d’accoucher.» Cela a coûté la vie à ce nouveau-né.

Pour la première fois depuis la guerre, la mortalité infantile – les enfants décédés avant l’age de 1 an – repart à la hausse en France. Cette remontée a lieu depuis moins de 10 ans, sous les mandats de Hollande et de Macron. La hausse de la mortalité infantile, qui est un marqueur du niveau de soins d’un pays, touche d’ailleurs spécifiquement la France. Notre pays était dans le peloton de tête des pays ayant la plus faible mortalité infantile de l’Union Européenne à 15. Elle est désormais bien au-dessus de la moyenne européenne. Précisément sur une période où le système de santé a été sacrifié.

Durant l’été 2022, l’excès de mortalité a été de 5,7% par rapport à 2021. Une forte augmentation due aux canicules et à un déficit d’accès aux urgences. Cet été, plusieurs centaines de personnes sont également décédées des conséquences de fortes chaleurs et d’un manque de soin. Et cela concerne essentiellement des personnes âgées. Les politiques néolibérales tuent, du berceau à la maison de retraite. Mais qu’on se rassure, les profits explosent pour les patrons, et Macron peut offrir des banquets de luxe au Château de Versailles.

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