Ce mardi 3 octobre à l’aube, le lycée Colbert, dans le 10e arrondissement de Paris, a été bloqué. Des dizaines de lycéen-nes ont barré les entrées avec des poubelles et des barrières de chantier et allumé un feu sur la route. Des banderoles et des affiches ont été réalisées, contre le ministre de l’intérieur Darmanin et celui de l’éducation Attal, ou pour dire que la laïcité n’est pas un synonyme d’islamophobie.
Les autorités éducatives ont fait appel à la police. Plusieurs équipages de compagnies anti-émeute, les “CSI”, sont intervenues contre les lycéens pour débloquer l’établissement et mettre fin à la mobilisation.
Selon certaines sources, cette action faisait suite à la sanction d’une élève pour le port d’une robe longue. D’autres ont démenti cette information, il semblerait que la protestation était organisée spontanément contre les mesures racistes mises en place contre les élèves musulmanes à la rentrée.
Ironiquement, Colbert fut, sous Louis XIV, le rédacteur du Code Noir, un texte profondément raciste encadrant l’esclavage et détaillant les châtiments physiques réservées aux hommes et femmes noir-es dans les colonies.
Au lycée Utrillo à Stains, 70% des personnels s’étaient déjà mis en grève dès la rentrée pour dénoncer les mesures islamophobe visant les abayas, ainsi que le manque de moyens dans l’éducation.
Malgré la relative apathie de cette rentrée, le feu continue de couver. Notamment du côté de la jeunesse : les lycéen-nes de Colbert montrent la voie.
