Bolloré hors la loi


La persévérance a payé. Vincent Bolloré vient d’être condamné à verser 140.000 euros à 145 paysans riverains de ses plantations.


Bolloré : le milliardaire d'extrême droite a été condamné à dédommager des paysans au Cameroun.

Bolloré a bâti son immense fortune en saignant les richesses de l’Afrique, notamment des forêts millénaires au Congo ou au Cameroun, mais aussi une forêt sacrée au Cambodge ou en rachetant à bas prix des infrastructures en Afrique de l’Ouest. Les entreprises de Bolloré employaient plus de 20.000 salariés en Afrique, à travers 250 filiales, trois lignes ferroviaires et une présence dans 42 ports, dont 16 terminaux à conteneurs et 7 terminaux dédiés au trafic roulier. Un véritable empire françafricain.

Le 21 décembre 2022, le milliardaire s’est débarrassé de ses possessions africaines, qu’il a vendu plus de 5 milliards d’euros. Son argent, il le met désormais au service d’un projet politique, catholique intégriste et réactionnaire. Avec l’objectif «civilisationnel» de faire main basse sur les médias français et l’édition, et de faire arriver l’extrême droite au pouvoir.

Mais une fortune se fait toujours sur l’anéantissement et la souffrance d’autres êtres vivants. Pour produire de l’huile de palme et du caoutchouc, les firmes de Bolloré détruisent des forêt irremplaçables et affament les populations locales. Une plantation d’hévéas ce sont des grands mâts verticaux tous les cinq mètres en monoculture bourrée de pesticides. Les palmiers à huile sont aussi des monocultures qui remplacent la biodiversité existante. Sur ces zones, plus rien ne survit. Plus d’animaux, plus de végétaux autres que les arbres plantés artificiellement. Quasiment rien ne subsiste au sol.

Pour les populations riveraines, c’est la fin de la chasse, de la cueillette, de la pêche, et l’eau est contaminée par les produits chimiques agricoles. Des paysans camerounais ont donc porté plainte : «C’est une désolation, on ne mange plus à notre faim» expliquait une plaignante. Des collectifs du Cameroun, de Côte d’Ivoire, du Liberia et de Sierra Leone ont également dénoncé les conditions de vie et de travail dans les plantations africaines du milliardaire. Une bataille de David contre Goliath.

La persévérance a payé. L’homme d’affaires vient d’être condamné, le 29 septembre, à verser 140.000 euros à 145 paysans riverains de ses plantations destinées à produire de l’huile de palme. Une somme dérisoire comparée à la fortune du milliardaire. Mais une peine symbolique, pour un individu richissime qui se croit au-dessus des lois.

Une procédure similaire a été engagée par des riverains d’une plantation au Cambodge, également possédée par la galaxie Bolloré. Le peuple des Bunongs a vu son environnement et son mode de vie, fondé sur une agriculture nomade et la collecte de produits de la forêt, rendu impossible par les plantations d’hévéas. Ils réclament depuis des années la restitution de leurs terres et l’octroi de dommages et intérêts. Le recours sera examiné début 2024 par la justice française. Enfin, Bolloré est mis en examen pour «corruption» dans une affaire de gestion portuaire au Togo.

Ces poursuites sont insuffisantes, mais elles permettent de mettre en lumière la façon dont le milliardaire qui sponsorise l’extrême droite française s’est enrichi en pillant l’Afrique et l’Asie. Voilà avec quel argent sale fonctionnent Cnews et le Journal du Dimanche.

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