Le gouvernement est-il prêt à laisser mourir pour une autoroute ?

«Si on ne fait rien aujourd’hui, nos gamins n’auront pas de vie demain» déclarait Thomas Brail lundi 9 octobre

Le militant écologiste, père de famille et membre du «Groupe National de Surveillance des Arbres » qui s’oppose au projet d’autoroute A69 dans le Sud-Ouest de la France, avait promis qu’il irait jusqu’au bout. Prêt à se sacrifier pour préserver l’environnement, il est rendu à son 39ème jour de grève de la faim, et a commencé une grève de la soif. Il est arrivé à la limite de ce qu’un corps humain peut endurer.

Dans la nuit de lundi à mardi, Thomas Brail a été hospitalisé suite à un malaise et refuse toujours de boire et de s’alimenter. Dans une vidéo, il demande à ce qu’on le laisse aller jusqu’au sacrifice de sa propre vie. Sa demande est simple : une pause dans les travaux de l’A69 et une médiation pour faire le point sur le projet.

Ce projet d’autoroute, porté par le Parti Socialiste qui gouverne la région, et financé par l’État français pour 23 millions d’euros, est une aberration. Dénoncé par 1500 scientifiques, l’A69 détruirait plus de 400 hectares de terres, dont des forêts aux arbres centenaires, et polluerait des zones humides. Tout cela pour un projet inutile, qui n’économiserait que quelques minutes aux automobilistes et qui bénéficierait essentiellement au secteur privé.

La survie de Thomas Brail n’est plus qu’une question d’heures. Le gouvernement français est-il prêt à laisser mourir un homme pour une autoroute ? À sacrifier une vie pour un morceau d’asphalte ? À tuer pour un centième de point de croissance ?

Mise à jour : quelques heures après la rédaction de cet article, la préfecture annonçait la suspension des travaux jusqu’à vendredi et la tenue d’une réunion avec les élus concernés. Thomas, Celik et Reva ont donc suspendu leur grève de la faim et de la soif. Fallait-il en arriver là pour bloquer un projet écocidaire ?