Israël : le gouvernement fasciste menace la presse


Le ministre de la communication du gouvernement Netanyahou, Shlomo Karhi, a lancé une procédure pour restreindre la diffusion du grand quotidien israélien Haaretz, afin de lui porter atteinte financièrement.


Haaretz est diffusé à 70.000 exemplaires quotidiens, ce qui est très important pour un pays de la taille d’Israël. C’est un grand journal de centre-gauche, reconnu pour son sérieux. Il n’est pas anti-colonialiste ni révolutionnaire, mais livre une information relativement indépendante et publie des articles «d’opinion» reflétant différentes tendances de la société israélienne.

Le gouvernement d’extrême droite reproche à Haaretz l’extrait d’une tribune disant : «Sous tout cela se cache l’arrogance israélienne : notre conviction que nous pouvons faire du mal à n’importe qui et que nous ne serons jamais punis pour cela» après le 7 octobre, ou une chronique expliquant : «En un jour, les citoyens israéliens ont vécu la routine des palestiniens depuis des dizaines d’années : invasion militaire, mort, cruauté, enfants tués, corps abandonnés dans les rues». Autre motif de colère, Haaretz avait révélé il y a quelques jours que des hélicoptères de l’armée israélienne auraient tiré sur des fêtards du festival « Nova » le 7 octobre et que le Hamas n’était pas au courant de cette fête organisée aux portes de Gaza le jour fatidique.

Le ministre israélien accuse Haaretz de faire de la «propagande défaitiste et mensongère» «contre l’État d’Israël».

Mais cette attaque fait partie d’une offensive plus large. Shlomo Karhi propose des dispositions d’urgence permettant de censurer les émissions et confisquer le matériel de diffusion de médias considérés comme «portant atteinte à la sécurité nationale ou à l’ordre public» ou servant de relais à la «propagande de l’ennemi».

L’Union des journalistes en Israël critique ces propositions, estimant qu’elles portent atteinte à la liberté de la presse. Le gouvernement Netanyahou massacre les journalistes présents à Gaza, empêche une couverture indépendante du conflit par la presse internationale, sature nos médias de sa propagande et bâillonne les journalistes israéliens.

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