Athènes : contre la gentrification, des anarchistes attaquent la police


À Athènes, le quartier d’Exarchia, situé au cœur de la capitale Grecque, est un endroit à part. Dans ce quartier, les murs sont couverts de tags et d’affiches révolutionnaires, il y a de nombreux squats et lieux de lutte, des banderoles sont accrochées au dessus des rues, la révolte flotte dans l’air.


C’est dans ce quartier qu’en 1973, les étudiants grecs ont lancé un soulèvement contre la dictature militaire en occupant l’école Polytechnique. C’est à Exarchia qu’a démarré une vague insurrectionnelle contre les violences policières en 2008, après l’assassinat du jeune Alexandros Grigoropoulos par un policier. C’est ici qu’ont lieu des soupes populaires, des échanges, des comités de quartier, des actions de solidarité… Pendant le Covid aussi, Exarchia a expérimenté des formes d’entraide.

Depuis 2 ans, le gouvernement veut en finir avec Exarchia, en faisant de grands travaux sur la place principale, pour y installer une bouche de métro. En plein été 2022, des engins de chantier et des unités de policiers avaient encerclé la place, sans concertation avec les habitants, pour lancer l’opération. Depuis, la place principale est cernée de tôles et de barbelés, et occupée en permanence par les forces de l’ordre. La place, lieu de rencontres, est devenue une zone militarisée.

Il ne s’agit pas d’une simple station de métro, qui détruira 70 arbres et remplira cette place, poumon d’une ville trop dense, avec des escaliers mécaniques et des ascenseurs, mais d’une opération de gentrification de tout le quartier. Le pouvoir veut ainsi reprendre le contrôle de l’espace, faire augmenter les prix de l’immobilier, encourager le tourisme et les RBNB pour, à terme, en chasser les pauvres et les contestataires.

Des manifestations d’habitants ont lieu depuis des mois, des pétitions de riverains, des recours… En représailles, des habitants disent avoir été tabassés par des policiers le soir, des squats ont été expulsés.

Samedi 17 février, des anarchistes ont lancé un assaut impressionnant contre la police anti-émeute qui occupe le quartier. Dernier épisode d’un conflit qui n’a pas dit son dernier mot.

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