« La mort n’éblouit pas les yeux des partisans » – Aragon

Nous sommes le 21 février 1944, il y a exactement 80 ans. Les 23 résistants du groupe Manouchian sont exécutés dans la clairière du mont Valérien, près de Paris. Les plus jeunes ont 18 ans. Ils sont espagnols, italiens, arméniens, juifs hongrois ou polonais pour beaucoup. L’occupant en fait un symbole. La France est occupée par l’armée nazie, les autorités françaises collaborent, et celles et ceux qui résistent ne sont qu’une infime minorité. Parmi eux, des immigrés communistes.

Le 16 novembre 1943, les services de renseignement français arrêtent Missak Manouchian, résistant, et 22 de ses camarades. Manouchian est rescapé du génocide arménien, militant et poète. Ce jour là, la police française fait tomber le réseau parisien des FTP-MOI : les «Francs Tireurs Partisans – Main d’Œuvre Immigrée», un groupe de résistants antifascistes essentiellement composé d’étrangers.

Les FTP-MOI s’étaient spécialisés dans la lutte armée et les actions de guérilla urbaine. Ils organisent des attentats contre les usines, les trains mais également contre les officiers allemands. Parmi leurs nombreux faits d’armes : des attaques du siège du parti fasciste italien, de casernes militaires, l’exécution d’un général SS en pleine rue à Paris…

11 ans après leur mort, Aragon dédiait un poème aux 23 résistants tombés sous les balles allemandes, en hommage à ces étrangers qui avaient lutté contre la barbarie nazie et le fascisme.

À l’heure de la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian, et de la récupération infâme de Macron et de l’extrême-droite pétainiste, ne nous laissons pas spolier la mémoire des luttes antifascistes.


Ces luttes nous appartiennent. Les vautours n’ont en aucun cas le droit de se la réapproprier. Ne l’oublions pas.


Faire un don à Contre Attaque pour financer nos articles en accès libre.

Pour ne rien manquer de nos publications, suivez-nous sur nos réseaux



Laisser un commentaire