La Hongrie, l’Italie et l’Allemagne s’acharne contre des militant.e.s accusé d’avoir ciblé des néo-nazis
Le 18 mars célèbre la «Journée internationale d’aide aux prisonniers politiques», notamment dans les pays germanophones, depuis 1928.
Près d’un siècle plus tard, tout semble nous renvoyer à la période de montée du fascisme des années 1920 et 1930. En particulier la répression de plus en plus dure des antifascistes à l’échelle européenne.
En Hongrie, le gouvernement d’extrême droite a lancé une vaste opération visant à neutraliser le mouvement antifasciste. Chaque année en février, une manifestation baptisée «Journée d’honneur» attire à Budapest des milliers de néonazis du monde entier, notamment d’Europe. Ce week-end commémore la tentative d’évasion de la Wehrmacht et des unités SS en février 1945, peu avant la libération de Budapest par l’Armée rouge.
Ainsi, tous les ans, la capitale hongroise devient une zone dangereuse pour les migrant.e.s, les militant.e.s, les personnes LGBT. En février 2023, la peur a changé de camp. Des antifascistes ont répondu à la violence des néo-nazis. Deux nostalgiques d’Hitler, du Klu Klux Klan et militants de groupuscules d’extrême droite, ont été pris pour cible.
Suite à cette riposte salutaire, une vaste enquête internationale a été lancée et des antifascistes d’Italie et d’Allemagne ont été arrêtés et lourdement accusés. Depuis plus d’un an, l’italienne Ilaria et l’allemand Tobi sont en prison.
En parallèle, 10 autres personnes sont visées par un mandat d’arrêt. Un.e autre antifasciste, Maja, a été arrêté.e à Berlin en décembre 2023 et se trouve actuellement en détention provisoire à Dresde, risquant d’être extradée vers la Hongrie. Le 10 janvier dernier, juste après un parloir avec Maja, deux de ses proches ont vu leur domicile perquisitionné par la police judiciaire allemande. Un militant italien, Gabriele, également arrêté dans le cadre de la répression de Budapest, est assigné à résidence dans son pays mais n’est pas extradé pour le moment.
Ilaria risque une peine de prison pouvant aller jusqu’à 16 ans. Enfermée dans un établissement de haute sécurité hongrois, elle a déjà expliqué avoir subi des conditions de détentions abominables, qui s’apparentent à de la torture. Si Maja ou d’autres antifascistes sont extradés, ils risquent jusqu’à 24 ans de prison et de détention provisoire, qui peuvent être prolongés presque indéfiniment.
Cette répression implacable, à l’échelle européenne, pour terroriser le mouvement antifasciste pendant que l’extrême droite s’arme et passe à l’acte, voire accède au pouvoir, dans plusieurs pays doit nous alarmer. Les autorités accompagnent la montée du fascisme et écrasent celles et ceux qui y résistent.
Ce 18 mars, une campagne internationale est donc appelée pour exiger la libération immédiate des antifascistes incarcérés dans les prisons de Victor Orban, et de tous les prisonniers politiques. Des manifestations, graffitis et collages ont lieu partout où la solidarité brille encore.
Dans ce cadre, une fresque «Free All antifas» a été réalisée à Nantes.
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