Au nord de Gaza, la population est contrainte de survivre avec moins de 245 calories par jour, soit moins qu’une demie baguette de pain, alerte l’ONG Oxfam dans un communiqué paru le 4 avril.
Plus de 300.000 civils seraient toujours piégés dans le nord de l’enclave palestinienne, et dans l’impossibilité d’en sortir, signale l’organisation. La quantité de nourriture à leur disposition est minuscule puisqu’elle représente moins de 12% des besoins caloriques journaliers moyens, soit l’équivalent d’une demie baguette par personne.
Un rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire signale une fois de plus le risque d’une famine imminente. Quasiment toute la population souffre maintenant de faim extrême, et 1,1 million de personnes font face à une insécurité alimentaire catastrophique.
«Des enfants meurent déjà de famine et de malnutrition, devenues d’autant plus meurtrières en raison des maladies» explique Oxfam, qui ajoute que «les effets dévastateurs de la faim sont aggravés par la destruction quasi totale des infrastructures civiles de Gaza par Israël, notamment les hôpitaux, les services d’eau et d’assainissement et les centres de soins communautaires, ce qui accroît la vulnérabilité de la population face aux épidémie».
Israël est l’un des pays les plus riches et les mieux armés au monde, et il a décidé d’assiéger, de raser et d’affamer un minuscule territoire côtier extrêmement pauvre dans une intention génocidaire évidente. La famine délibérée n’est qu’une étape de plus dans un long processus, puis qu’Israël a organise un blocus de Gaza depuis 15 ans, qui consiste a encercler ce territoire avec des murs, des barbelés, des miradors et des militaires, à tirer sur les pêcheurs qui s’éloignent des côtes, et à filtrer toutes les sorties et les entrées à Gaza.
Dès 2006, une réunion de l’équipe ministérielle chargée de réfléchir aux conséquences du blocus évoquait déjà le calcul aussi précis que cynique des autorités coloniales : «C’est comme un rendez-vous chez le diététicien. Les Palestiniens vont maigrir comme il faut mais ils ne mourront pas», expliquait Dov Weissglas, un conseiller du Premier ministre Ehud Olmert. Un journaliste israélien avait raconté que cette remarque a provoqué les rires de l’assemblée.
L’idée était donc de garantir à la population gazaouie le minimum vital, ni plus, ni moins, «dans l’intention d’éviter une crise humanitaire». Un document gouvernemental avait déterminé la distribution de 2279 calories par jour en moyenne à chaque habitant de Gaza. Le porte-parole du ministère de la défense expliquait : «Une formule mathématique a été mise en place pour identifier les besoins alimentaires» avec un nombre de camions autorisés pour atteindre juste le seuil de ces besoins.
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