Une policière mise en examen pour «homicide volontaire», c’est à dire pour meurtre. Ce genre de poursuite est rarissime au sein des forces de l’ordre.
Cela signifie que même la justice, qui couvre systématiquement la police, ne peut pas détourner le regard : il s’agit d’une exécution pure et simple.
Le crime a eu lieu dimanche 9 juin au soir, vers 23h40 à Cherbourg, en Normandie. C’était peu après l’annonce d’une dissolution de l’Assemblée par le président, et la perspective d’une arrivée de l’extrême droite au pouvoir à court terme.
Ce soir là, des policiers ont voulu contrôler un véhicule avec trois occupants, qui ont pris la fuite à pied. Depuis quelques années, les policiers ont pris l’habitude d’ouvrir le feu sur des automobilistes, prétextant le danger que représenterait une voiture en mouvement. Mais par définition, une personne qui fuit à pied ne représente aucun danger.
Sur les trois occupants, un a réussi à s’échapper, un deuxième a été interpellé, et le troisième, Sullivan, a été abattu par balle. Selon la version officielle, un policier aurait «utilisé un pistolet à impulsion électrique» alors qu’«un autre agent faisait usage de son arme à feu, le touchant mortellement au niveau de la poitrine», explique le procureur. La victime n’était pas armée et est morte sur le coup.
Suite à la plainte de la mère de Sulivan et la saisie de la police des polices, la tireuse est donc poursuivie pour meurtre, tant les faits sont accablants. Dans son quartier, les habitants pleurent «un jeune bien, joyeux, aimable». Quelques tensions ont eu lieu et la CRS 8 a été déployée, puisque l’État ne répond à la soif de justice que par toujours plus de répression.
Ce drame en rappelle un autre. Le soir de la réélection d’Emmanuel Macron en mai 2022, au cœur de Paris, un policier avait ouvert le feu avec une arme de guerre sur une voiture : un fusil d’assaut HK G36, qui équipe l’armée allemande et permet de tirer en rafales. Deux frères, noirs, était morts sur le coup et un troisième homme est blessé par balle au bras. Le policer a tiré une dizaine de cartouches en deux temps. Il était apparu que les deux victimes avaient reçu des balles dans le dos, et donc ne menaçaient en aucun cas le tireur qui avait, lui aussi, été mis en examen pour «homicides volontaires». Il n’a toujours pas été jugé.
Depuis le vote en 2017 par le Parti Socialiste d’une loi sur la «présomption de légitime défense», réclamée par l’extrême droite et les syndicats de police, permettant un usage étendu des armes à feu par les forces de l’ordre, le nombre de tirs à balles réelles et de victimes de la police a explosé.
En France, au moins 16 personnes sont mortes dans le cadre d’une intervention de police en 2024, sans compter les défunts ces derniers jours en Kanaky –au moins deux ont été abattus par des forces de l’ordre– et le tout récent décès de Sullivan.
Une cagnotte a été ouverte pour la famille de la victime
4 réflexions au sujet de « Sulivan, 19 ans, tué par la police à Cherbourg »
La grande bourgeoisie française, n’a pas trouvé mieux que d’autoriser des simples d’esprits de la police nationale et de la gendarmerie, à utiliser une arme à tout moment et surtout pour n’importe quel prétexte.
Depuis 2017 le code de la sécurité intérieur permet en effet à ce bastion de fachos de tirer sur n’importe qui, à n’importe quel moment et pour n’importe quel prétexte.
Pourquoi ne pas avoir précisé que le véhicule à bord duquel il roulait était un véhicule volé ?
Bien sûr ça n’excuse en rien sa mise à mort, mais rappeler l’intégralité des faits et toujours important, et le fait que vous en occulté certaines rend votre article aussi biaisé que ceux des médias que vous dénoncer au quotidien c’est dommage …
parceque ça n’a aucune importance ? ça vous va comme réponse ? ou il vous en faudrait une autre .