Braun-Pivet reste au perchoir : Démocratie en PLS


Les macronistes ont été triplement battus dans les urnes. En 2022, Macron n’a été élu que grâce au vote barrage, puis il n’a pas obtenu la majorité à l’Assemblée. Ils ont aussi été lourdement battus aux Européennes. Puis, trois semaines plus tard, à nouveau battus lors des législatives provoquées par Macron lui même. Pourtant, ils comptent bien se maintenir au pouvoir par tous les moyens.


Yaël Braun-Pivet en tueuse de Shining : elle ne lâchera pas son perchoir

Ce jeudi 18 juillet, Yaël Braun-Pivet vient d’être réélue présidente de l’Assemblée Nationale, alors que le Front Populaire est la première force dans l’hémicycle et les macronistes loin derrière. Elle s’est imposée de justesse, à seulement 14 voix devant le candidat de la gauche.

Comment a-t-elle obtenu la victoire ? En s’alliant avec les fascistes d’abord. Par des magouilles avec le RN, à qui elle a promis des postes à responsabilité.

Par une procédure totalement illégale ensuite. 17 ministres démissionnaires ont voté en tant que député, ce qui est interdit par la Constitution. Un ministre – c’est à dire le pouvoir exécutif – ne peut pas voter en tant que député au Parlement – le pouvoir législatif. La séparation des pouvoirs est un principe de base en République, que les macronistes ont allègrement piétiné. Du jamais vu.

Après sa victoire, Braun-Pivet a fait applaudir son ami le député d’extrême droite Sébastien Chenu, à qui elle va probablement redonner le poste de vice-président, niant ainsi totalement la victoire du Front Populaire.

C’est cette double opération qui permet aux macronistes de garder le contrôle de l’Assemblée, en dépit du vote des français. C’est probablement avec la même tactique qu’ils comptent imposer leur Premier Ministre, en violation totale du vote du 7 juillet.

Yaël Braun Pivet n’est pas n’importe qui. C’est la branche lepéniste du macronisme. D’abord parce qu’elle et ses amis ont gouverné sans les députés et ont aboli, de fait, le régime parlementaire depuis 2022, en imposant, à 23 reprises en à peine plus d’un an, le 49.3. Un record absolu sous la Cinquième République.

Ce n’est pas tout, en tant que présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet a été la plus répressive de l’histoire contre les députés : elle a prononcé 106 sanctions entre juin 2022 et mai 2024, contre 39 dans toute l’histoire de la Ve République, en 60 ans.

En 2022, Yaël Braun-Pivet punissait une députée de sa propre majorité parce qu’elle avait dénoncé «l’ADN xénophobe vieux de 50 ans» du Rassemblement National. Visiblement, cette intervention a irrité la présidente de l’Assemblée, au point qu’elle adresse une peine disciplinaire à la députée.

Le 28 mai 2024, le député Insoumis Delogu était sanctionné au maximum par Yaël Braun-Pivet pour avoir déployé un drapeau palestinien à l’Assemblée pendant quelques secondes. En revanche, quand le député macroniste Remy Rebeyrotte a fait un salut nazi en 2022 en pleine Assemblée, Yaël Braun-Pivet ne lui avait donné qu’un simple rappel à l’ordre, sans inscription au procès-verbal. Soit le plus faible niveau de sanction que prévoit le règlement.

C’est aussi Yaël Braun-Pivet qui a crié son soutien «inconditionnel» à Israël au moment du lancement de l’opération génocidaire à Gaza, puis qui s’est rendue avec le député d’extrême droite Meyer Habib en Israël pour asséner : «rien ne doit empêcher Israël de se défendre».

En 2023 Yaël Braun-Pivet hurlait depuis le perchoir de l’Assemblée contre une députée insoumise qui rappelait qu’elle avait caché dans sa déclaration d’intérêt une partie de ses biens spéculatifs, en l’occurrence, 40.000€ d’actions chez Total qui auraient été «oubliées». L’ancienne présidente de l’Assemblée possède aussi 1,5 million d’euros d’actions chez L’Oréal. Surprise, son mari est justement cadre chez L’Oréal…


Voilà qui conserve le pouvoir à l’Assemblée, en dépit du verdict électoral. C’est un coup de force. Il n’y a donc rien à attendre des urnes, ni des procédures politiciennes d’un régime intégralement pourri et illégitime. Le seul barrage sérieux, c’est la rue.


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4 réflexions au sujet de « Braun-Pivet reste au perchoir : Démocratie en PLS »

  1. Bonjour Contre Attaque, les elections comme la démocratie ne sont que les artifices de cette saloperie de classe bougoise et la veritable histoire du front populaire c’est dans la rue et dans les grèves et non pas dans les lieux feutrés de ces parasites de la classe possédante.

  2. Écœurant! Nous avons, une fois de plus, sauvé la démocratie, les candidats de gauche s’étant désistés pour éviter la peste brune, bon nombre de LR (qui n’ont de républicains que le nom) et de leurs copies macroniennes ont été élus grâce à nous, mais dans la seconde qui a suivi leur élection, toutes ces députées et ces députés ont dénoncés la gauche, et hier, le mot d’ordre était: “tout sauf la gauche”. Cela veut tout dire.
    En agissant ainsi, la victoire de la peste brune dans 3 ans vient d’être actée. Il est peu probable que les électeurs de gauche fassent barrage dans 3 ans. Et là, faudra pas venir dire que c’est la faute à LFI…
    La dictature en marche… et Netanyahu est en train de bander, ses amis français restent au pouvoir.

  3. C’est aussi une inconditionelle de l’intentionnel génocidaire Nethanyaou, pour reprendre la formulation euphémisitque de l’ONU. Je crois pas que ce soit un élément marginal dans ce nouveau de force du Macronistan.

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