Le capitaine Paul Watson a été arrêté par les forces de l’ordre danoises après avoir fait escale aux abords du Groenland ce dimanche 21 juillet.

Le capitaine Paul Watson a été arrêté par les forces de l’ordre danoises après avoir fait escale aux abords du Groenland ce dimanche 21 juillet. Il allait se lancer avec son équipage sur les traces du Kangei Maru, le nouvel abattoir flottant inauguré par les japonais en mai dernier, long de 113 mètres et capable de stocker jusqu’à 700 tonnes de viandes de cétacés. Âgé de 73 ans, le pirate des mers risque aujourd’hui jusqu’à 15 ans de prison, une sentence qui signera la fin de ses jours en captivité.
Cette arrestation fait suite à la perturbation du traditionnel «grindadrap» en 2023 par Sea Shepherd, l’organisation qu’il a fondée. Il s’agit d’une pratique traditionnelle près des îles Féroé qui consiste à chasser les mammifères marins, souvent en les poussant vers les côtes où ils sont abattus. Chaque année, le «grindadrap» offre des images choquantes où les eaux limpides se teintent de rouge sang. Paul Watson et son équipage ont tenté de dissuader les cétacés de s’approcher des côtes, cherchant ainsi à éviter un énième massacre.
Watson est visé depuis 2012 par une notice rouge d’Interpol, émise à la demande du Japon en raison de ses nombreuses actions contre les baleiniers japonais en haute mer.
Sea Shepherd France dénonce la perfidie du système de la notice rouge d’Interpol : «Après avoir été mise en ligne pendant des années, la notice avait récemment disparu du site internet d’Interpol, laissant croire à Paul Watson et à ses avocats qu’il était désormais libre de ses mouvements. Un piège pour qu’il baisse sa garde».
Se croyant libre, Watson a voyagé sans encombres en France, en Suisse, aux Pays-Bas et en Irlande, des pays qui ont décidé d’ignorer cette notice rouge honteuse. Ces nations ont reconnu la véritable nature de cette notice : un outil politique utilisé par le Japon pour punir Watson de s’être opposé à la chasse baleinière illégale en Antarctique.
Arrêté en Allemagne en 2012, il avait été relâché et avait trouvé refuge en France, d’où il a continué à coordonner les missions de Sea Shepherd. Après un séjour aux États-Unis, il est revenu en France l’année dernière suite à son éviction du centre de commandement de Sea Shepherd Global. Cette éviction serait liée à ses conflits avec le Japon, son inscription à la notice rouge d’Interpol et ses déclarations sans filtres, souvent réactionnaires et qui mettaient en péril les donations de l’organisation, notamment celles des banques et des assurances. Une trahison pour celui qui a consacré depuis 1978 près de 46 ans de sa vie à son association.
Ce départ forcé rappelle son expulsion de Greenpeace en 1977, organisation qu’il avait cofondée avec 11 autres militants. Watson avait été écarté suite à l’usage de la force lors d’une action à l’est du Canada pour protéger les phoques chassés pour leur fourrure. « Un marin était sur le point de tuer un phoque, j’ai donc attrapé son bras, saisi son arme et l’ai lancée au loin, » raconte-il dans ses récits.
Le pirate des mers se retrouve ainsi en eaux troubles et à la merci des instances juridiques et politiques du Danemark et du Japon. Une pétition est en ligne pour demander une action forte de la France pour la liberté du capitaine. Cause perdue d’avance dans un pays qui diabolise sans cesse ceux qui se battent pour le vivant ?
La criminalisation des activistes écologistes comme Paul Watson est devenue une normalité dans un monde qui fonce droit vers le chaos climatique. Les actions des militant-es écologistes sont plus que jamais réprimées par les force de l’ordre et diabolisées dans les médias, malgré leur importance et leur urgence face au désastre climatique.
Dans ce contexte d’escalade de la répression, l’arrestation de Paul Watson est un symbole de plus d’un conflit ouvert et sans fin entre les défenseurs de l’environnement et les forces étatiques soumises aux lois du capitalisme.
Lien vers la pétition : https://www.mesopinions.com/petition/nature-environnement/emmanuel-macron-demander-liberation-paul-watson/232333
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2 réflexions au sujet de « Paul Watson, le fondateur de Sea Shepherd arrêté au Danemark »
Bonjour Contre Attaque , l’urgence n’est pas seulement climatique, elle n’est pas seulement écologique, elle est sociale et environnementale. Il faut sauver l’humanité en stoppant tout ce qui la gangrène et détruit le monde du vivant en générale. Aujourd’hui ce n’est pas seulement l’affaire d’un grand activiste comme Paul Watson, mais c’est l’affaire de chacun.e d’entre nous, il faut stopper tout ce qui détruit l’humanité et le monde du vivant en générale et par conséquent la progression destructrice du capitalisme. Il faut de toute urgence utiliser l’intelligence collective pour déloger les tyrans sanguinaires, les grands bourgeois cossus, les dictateurs assassins et les milliardaires. Seule une internationale ecosociale peut être en mesure de sauver l’humanité et la planète de ce cancer économique et financier qui ronge le vivant jusqu’a son extinction définitive.
Pour Paul Watson
C’est la voix de la raison on ne peut rester dans l’indifférence, ça suffit de voir les mers et océans violer, déposséder de toutes les faunes. Nous massacrons et prélevons des milliards de poissons 40% des pêches uniquement dédiés à a nourriture animale. Pour des raisons mercantiles de ces sociétés appuyer par tous les gouvernements mondiaux, les entreprises et les médias irresponsables
Que reste-t’il de l’avenir humain ? Nos habitudes alimentaires nous mènent droit à notre propre extinction la catastrophe est proche nous y allons tous ensemble L’avènement de l’Anthropocène, en quelque sorte, sonne le glas d’une vision binaire de l’homme séparé de son environnement, de la dichotomie entre la Terre et le monde.
Oliganthropocène Si ces hommes sont en effet devenus les principaux acteurs des transformations de la Terre, la majorité des humains sont aussi devenus les victimes de ces transformations, plutôt que leurs agents.
Mais nous toutes et tous, ne voulons pas vivre dans un monde qui traque Paul Watson comme un criminel et qui l’envoie à une mort certaine. Un monde qui sacrifie notre avenir et celui des générations futures. Un monde dans lequel un pays qui viole les sanctuaires et les moratoires, un pays qui est condamné pour chasse illégale, serait encore en droit d’obtenir que leur soit livré comme prisonnier un véritable héros, qui n’a pas commis d’autre crime que celui d’avoir sauvé des baleines.
Nous ne voulons pas de ce monde-là, Madame la Ministre. Ni pour nous, ni pour nos enfants que nous voulons pouvoir regarder dans les yeux sans honte.
N.LUCIEN