Jeux Olympiques : le bon et le mauvais boycott


Dissonance cognitive de classe mondiale. La nouvelle polémique minable lancée par les fanatiques pro-israéliens et relayée par les médias de masse bat tous les records.


Le député Insoumis Thomas Portes a déclaré le 20 juillet lors d’une manifestation pour la Palestine : «Nous sommes à quelques jours d’une échéance internationale qui va se tenir à Paris, qui sont les Jeux olympiques. Je suis ici pour dire que non, la délégation israélienne n’est pas la bienvenue à Paris». Un simple appel au boycott tout à fait classique et pleinement légitime, alors que l’État israélien viole les règles élémentaires du droit international, colonise illégalement la Palestine et commet un massacre indicible à Gaza.

Immédiatement, c’est l’emballement. Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France hurle contre «l’indécence» du député et ose même «Thomas Portes légitime le Hamas. Il met maintenant une cible dans le dos des athlètes israéliens». Cnews et BFM embrayent en continu. Et le patron des sénateurs Les Républicains parle de «propos à vomir».

Une adjointe à la mairie socialiste de Paris parle des insoumis ainsi : «Ces élus sont un danger et une honte». Carole Delga, du PS, poursuit : «À quelques jours de l’ouverture des JO, les propos haineux de Thomas Portes contribuent à menacer la sécurité de la délégation israélienne. Une fois encore, irresponsable et indigne».

Dans ce concert de condamnations, Christian Estrosi, maire de Nice proche de Macron appelle carrément à la dissolution de la France Insoumise, donc à interdire le premier parti de gauche en France. On se demande où le délire s’arrêtera.

En mars dernier, la maire de Paris Anne Hidalgo déclarait littéralement que les «athlètes russes ne sont pas les bienvenus» à Paris pour les Jeux Olympiques. Mot pour mot la même expression que Thomas Portes. Dans la foulée, les athlètes russes et biélorusses étaient interdits de cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. Et le Comité Olympique décrétait que les médailles remportées par les délégations des deux pays ne seront pas comptabilisées dans le classement des nations.

En cas de victoire, un drapeau frappé de l’inscription AIN dans un disque blanc sur fond vert sera affiché à la place des drapeaux russe et biélorusse, et un hymne sans paroles sera joué. Un boycott complet.

Cela n’avait causé aucune polémique, aucune condamnation d’aucune sorte. Comme quoi, boycotter un État qui commet des crimes de guerre est tout à fait possible. Dans le même registre, la chaine RT, financée par la Russie, avait été censurée dès l’attaque russe en Ukraine, alors que la chaine I24, qui diffuse l’idéologie d’extrême droite israélienne et des propos génocidaires gravissime continue d’émettre en toute impunité en France.

Rappelons enfin qu’Israël, qui commet un massacre de masse de civils assiégés et privés de tout, qui a tué plus d’enfants en quelques mois que tous les conflits mondiaux depuis 20 ans et qui est mis en cause pour des faits de génocide par la justice internationale ne subira pas la moindre sanction lors des Jeux. Plus fou encore, le président Israélien assistera à la cérémonie d’ouverture, on imagine dans la tribune d’honneur.


Ces JO de la honte sont l’occasion d’un record absolu de double standard.


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