Dans les Antilles, non seulement les services publics sont lourdement défaillants, avec des coupures d’eau et d’électricité régulières, la population a été empoisonnée par le chlordécone, pesticide utilisé par l’industrie de la banane, mais en plus les denrées vitales sont hors de prix.
Les grandes surfaces vendent la nourriture deux à trois fois plus chers qu’en métropole. Et ce sont quelques grands propriétaires de magasins, souvent issus de familles de colons et d’esclavagistes, qui s’engraissent.
Les CRS envoyés en Martinique
Depuis deux semaines, une révolte contre la vie chère secoue la Martinique. Blocages de route, manifestations, incendie d’un McDonald, envahissement d’un Carrefour… Les actions se multiplient. L’État français a décrété un couvre-feu dans certains quartiers de Fort-de-France et au Lamentin, alors que le mouvement contre la vie chère bat son plein.
«J’ai demandé aux forces de sécurité intérieure de saturer les axes routiers et de procéder à un maximum d’interpellations» a déclaré le préfet Jean-Christophe Bouvier. Et des CRS sont envoyé en renfort sur l’île depuis la métropole, un lourd symbole colonial : en 1959, trois jeunes collégiens avaient été tués en Martinique par les CRS, et les élus avaient obtenu le départ de ces compagnies. Elles font donc leur retour.
Les syndicats de l’île ont déposé un préavis de grève reconductible à partir de jeudi.
Couvre-feu en Guadeloupe
200 kilomètres plus au nord, sur l’île de Guadeloupe, des «violences urbaines» ont lieu depuis le 18 septembre selon les autorités. La préfecture évoque des «barricades, barrages routiers, incendies de radars» ainsi que des «jets de pierre et de cocktail molotov» sur les forces de l’ordre et des pillages de magasins.
Un couvre-feu pour les mineurs vient d’être décrété. Les mineurs ne pourront pas sortir non accompagnés d’un adulte entre 22 heures et 5 heures du matin. Des renforts policiers sont aussi attendus.
Guadeloupe, Martinique, Kanaky : la brutalité coloniale se durcit partout face aux légitimes révoltes.
Images : CLPress, Charli, Paultek6
Une réflexion au sujet de « Martinique et Guadeloupe : révoltes contre la vie chère »
La brutalité coloniale c’est aussi les allègements d’impôts pour les entreprises, le coût réduit du travail, et le soutien de leurs marges démesurées. Macron a organisé un gigantesque pillage en France, en kanaky, à la Martinique et ailleurs, pour permettre au grandes entreprises de répondre aux dividendes de leurs actionnaires.