C’était à Gaza, le 30 septembre 2000, il y a 24 ans jour pour jour. Mohammed Al Durah, enfant Palestinien de 12 ans, mourait sous les balles israélienne, terrorisé derrière son père qui tentait de le protéger, sur le carrefour Netzarim.
Si la scène a choqué le monde, c’est parce qu’elle a été filmée par une caméra de France 2, puis retransmise dans de nombreux pays. Le monde découvrait en images les crimes coloniaux israéliens. C’était une époque sans réseaux sociaux, sans internet ni informations instantanées.
La vidéo, déchirante, montrait le martyre de cet enfant réfugié derrière le corps de son père, et finalement abattu dans ses bras. Le père, Jamal, blessé par balles, assistait impuissant à l’agonie de son fils blotti contre lui.
23 ans avant le 7 octobre 2023, aujourd’hui présenté aux ignorants et aux complices comme le point de départ du conflit, Israël tuait des enfants palestiniens.
Comment tout avait commencé ? À l’époque, le chef du Likoud, le parti d’extrême droite de Benjamin Netanyahou, était dirigé par un homme tout aussi détestable : Ariel Sharon. En guise de provocation, Sharon avait fait irruption sur l’Esplanade des Mosquées, à Jérusalem. Une place convoitée par les israéliens qui n’acceptent pas son caractère musulman. Les suprémacistes israéliens veulent d’ailleurs toujours détruire l’esplanade et la mosquée Al-Aqsa, lieu saint de l’Islam, pour en faire un espace religieux juif, afin d’appliquer leur lecture intégriste et messianique de la Bible.
Ainsi, le 29 septembre 2000, cette provocation dans un climat déjà explosif entre colons et palestiniens, met le feu au poudre. Des révoltes éclatent contre l’occupation israélienne : c’est ce qu’on appellera la deuxième Intifada. Le rapport de force est totalement asymétrique : ce sont les fameuses images d’enfants qui jettent des pierres contre des chars israéliens de plusieurs tonnes, ou qui affrontent à main nue ou avec des lance-pierres des soldats armés de fusils.
Le 30 septembre, Mohammed al-Durah et son père, Jamal al-Durah, sont sur le carrefour alors qu’une grève et une manifestation ont lieu. C’est un jour sans école. L’armée israélienne ouvre le feu, une fusillade éclate, des groupes palestiniens ripostent. Mohammed et son père se réfugient derrière un muret, pris entre deux feux. L’enfant est tué.
Ce jour là, 3 autres enfants sont abattus par les israéliens en Palestine, mais le fait que ce drame particulier ait été filmé provoque une onde de choc. Et immédiatement, les réseaux pro-israéliens organisent une immense opération de négationnisme, notamment en France. La chaine France 2 est diffamée pour avoir filmé ces images, les soutiens d’Israël inventent des théories fumeuses malgré les preuves accablantes et des aveux de l’armée : ils affirment que ce serait une mise en scène, puis que Mohammed Al Durah ne serait pas mort, mais caché pour en faire un symbole, puis finalement qu’il aurait été tué par des palestiniens.
Tout est bon pour falsifier la réalité, semer le doute, réécrire l’histoire. Évidemment, les pro-palestiniens sont accusés d’être «antisémites», notamment par l’universitaire Pierre André Taguieff, qui les accuse de décrire «les juifs comme des tueurs d’enfants».
Rien n’a changé en 24 ans, à part que les mensonges systématiques, le complotisme et les diffamations des pro-israéliens sont de plus en plus horribles et énormes.
Souvenez-vous ces derniers mois, quand ils niaient les frappes contre des hôpitaux de Gaza, inventaient des bébés israéliens décapités ou prétendaient que les bébés palestiniens tués, bien réels ceux là, n’étaient que des «poupées en plastique». Sauf qu’en 2024, il est devenu impossible de nier qu’Israël commet un nettoyage ethnique et un massacre massif et délibéré d’enfants.
Revenons à l’automne 2000. Des manifestations «pour la paix» ont lieu en Israël, mais n’empêchent rien. Ariel Sharon est élu Premier Ministre d’Israël, Netanyahou devient ministre des Affaires étrangères et redeviendra Premier Ministre quelques années plus tard. Les forces armées israéliennes commettent plusieurs massacres, notamment dans le camp de réfugié de Jénine, qui est entièrement détruit, de même que l’aéroport international Yasser Arafat de Gaza, financé entre autre par l’union Européenne. Il est bombardé en 2001, ce qui empêchera le développement et isolera le petit territoire palestinien, jusqu’à la situation que l’on connaît.
En 2002, Israël lance en Cisjordanie l’opération «Rempart» en occupant plusieurs zones. À Bethléem, des Palestinien-nes se réfugient dans l’église de la Nativité. Celle-ci est assiégée par les forces israéliennes qui finissent par donner l’assaut pour éliminer tout ce qui reste de la résistance Palestinienne. Les survivant-es et la jeunesse qui a participé l’intifada n’auront qu’une solution : durcir leurs méthodes, l’occupant ne lui en laisse pas le choix. Une génération a passé.
Une réflexion au sujet de « Il y a 24 ans : le martyr de Mohammed Al Durah, âgé de 12 ans »
Israel n’existe que par le sang versé et l’occident ‘s’en sert pour habituer les peuples à la boucherie