Une caserne de gendarmerie flambant neuve a été entièrement brûlée en Martinique le 9 octobre. Ce vendredi 10 octobre, c’est l’aéroport de l’île qui a été envahi par les manifestant-es, empêchant les avions d’atterrir. En parallèle, des émeutes de plus en plus fortes ont lieu la nuit, les forces de l’ordre sont repoussées, des radars sont incendiés…
Dans les Antilles, non seulement les services publics sont lourdement défaillants, avec des coupures d’eau et d’électricité régulières et la population a été empoisonnée par le chlordécone, pesticide utilisé par l’industrie de la banane, mais en plus les denrées vitales sont hors de prix.
Les grandes surfaces vendent la nourriture deux à trois fois plus cher qu’en métropole. Et ce sont quelques grands propriétaires de magasins, souvent issus de familles de colons et d’esclavagistes, qui s’engraissent.
Depuis des semaines, une révolte contre la vie chère secoue la Martinique. Blocages de route, manifestations, incendie d’un McDonald, envahissement d’un Carrefour… Les actions se multiplient. L’État français a décrété un couvre-feu sans parvenir à étouffer la colère.
Des CRS ont été envoyés en renfort sur l’île, un lourd symbole colonial : en 1959, trois jeunes collégiens avaient été tués en Martinique par les CRS, et les élus avaient obtenu le départ de ces compagnies. Elles ont donc fait leur retour et violemment réprimé les cortèges.
Cette provocation supplémentaire a ravivé la révolte ces derniers jours. Et l’annonce d’une arrivée par avion de 300 CRS supplémentaires a poussé le mouvement a investir le tarmac de l’aéroport.
Par son autoritarisme et son mépris colonial, Macron aura réussi à enflammer tous les territoires d’Outre Mer. En Martinique, le mouvement prend donc de l’ampleur, et la répression aussi.
Images : Resca MQ/GP, CLPress, RCI