Macron à Mayotte : 11 heures d’avion pour injurier les rescapés


«Si ce n’était pas la France, vous seriez 10.000 fois plus dans la merde !»


À Mayotte, Macron a réussi un exploit : faire 11 heures d'avion pour aller insulter une population dévastée par un ouragan.

L’île de Mayotte, dans l’Océan Indien, petit territoire sous administration française, est dévasté par le cyclone d’une extraordinaire violence qui l’a frappé le 14 décembre. Sur cette île abandonnée par les pouvoirs publics, des dizaines de milliers de personnes survivaient déjà difficilement dans des bidonvilles, et étaient déjà privés de services publics vitaux avant le cyclone. Depuis une semaine, 320.000 habitant-es n’ont pas d’eau courante, plus de 15.000 foyers sont privés d’électricité, et le nombre des morts reste impossible à évaluer. Les secours en craignent plusieurs milliers.

Dans ce contexte épouvantable, Macron a réussi un exploit : le 19 décembre, il a fait 11 heures d’avion pour se rendre à Mayotte et injurier ses habitant-es. Mayotte étant située à 8.700 kilomètres de Paris, le président est ainsi allé au bout du monde pour humilier des sinistré-es ayant tout perdu, en leur disant qu’ils devraient être contents d’être français et d’arrêter de se plaindre.

Côté pile

Côté pile, il y avait la tournée promotionnelle. Les médias dominants ont abondamment relayé les images du président caressant des habitant-es, avec des titres outrageusement élogieux comme : «Ne partez pas trop vite», et d’autres décrivant Macron comme une sorte de roi thaumaturge venu consoler et reconstruire.

Une mise en scène indécente, alors que Mayotte est le département le plus pauvre de France, que l’écrasante majorité de la population est dans une misère totale et que l’État français manifeste sa présence essentiellement en déployant des policiers et des militaires sur l’île.

Depuis le cyclone, les habitant-es ont reçu des «kits de survie» composés de bouteilles d’eau et des boites de thon, une aide clairement pas à la hauteur de l’un des pays les plus riches du monde.

Peu importe : ce voyage était imaginé par les communicants pour donner un aspect sympathique et humaniste au président qui bat des records d’impopularité. Mais il a tout fait foirer.

Côté face

Côté face : une séquence diffusée par le média Brut montre un échange improvisé entre Macron et des habitant-es sinistré-es. La vidéo montre le président les yeux exorbités malmener des personnes en détresse. Les images sont devenues virales.

Une habitante interpelle le Président : «Aujourd’hui, vous venez nous dire que tout va bien alors que tout va mal», puis : «On va compter les morts dans les bidonvilles, monsieur le Président».

Réponse de Macron : «J’ai passé la journée avec vous, je m’égosille pour parler». Le président est trop bon, il a daigné se déplacer au contact du bas peuple qui vient de subir l’une des pires catastrophes climatiques de l’histoire française.

Macron a poursuivi, toujours plus énervé : «Tout le monde se bat ! Vous avez vécu quelque chose de terrible. Tout le monde se bat quelle que soit la couleur de peau», puis «Si vous opposez les gens, on est foutus ! Parce que vous êtes content d’être en France !», «Si ce n’était pas la France, vous seriez 10.000 fois plus dans la merde ! Il n’y a pas un endroit dans l’océan Indien où on aide autant les gens». Choquées par autant de violence, des habitantes ont répondu dépitées : «Il ne faut pas s’énerver contre nous, on n’a rien fait, on a mal, on a tout perdu».

Ici, ce n’est plus de la mise en scène : c’est le Macron au naturel qui parle. Celui qui ne comprend pas qu’il ne soit pas acclamé par une population abandonnée. Celui qui avait parlé par le passé de «kwassa kwassa», de «ceux qui ne sont rien», de «fainéants» et de «réfractaires». Celui qui ne se rend même pas compte de ses propos colonialistes, mensongers et méprisants vis-à-vis de personnes en détresse.

Fin novembre, Macron déclarait à un haïtien, lors du G20 à Rio : «Ce sont les Haïtiens qui ont tué Haïti […] Ils sont complètement cons». Il y a deux jours, Le Monde révélait que Macron estimait que les hôpitaux français sont saturés à cause des «Mamadou».


Après cette belle journée à Mayotte, le président est remonté dans son jet, en direction de son palais doré à Paris. Mayotte pouvait retourner compter ses morts.


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Une réflexion au sujet de « Macron à Mayotte : 11 heures d’avion pour injurier les rescapés »

  1. Macron n’est qu’un casseur de grand bourgeois, il ne faut surtout pas compter sur ce stupéfiant fouteur de merde et sa bande de raclures macronistes pour rétablir quoi que ce soit.

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