
Historiquement, Mayotte fait partie de l’archipel des Comores : quatre îles situées dans l’Océan Indien, au large de l’Afrique. Lors des décolonisations, l’État français a gardé la main sur Mayotte pour conserver une base stratégique dans cette partie du monde, et a envoyé des mercenaires pour déstabiliser le reste des Comores, nouvellement indépendantes.
Aujourd’hui, la situation est absurde : l’État français militarise Mayotte pour lutter contre «l’immigration illégale», alors que les prétendus «clandestins» viennent en fait d’îles voisines qui appartiennent historiquement à un ensemble commun.
Mayotte subit l’une des pires crises humanitaires de son histoire depuis qu’un cyclone exceptionnellement violent a frappé l’île. 10 jours après la catastrophe, le nombre de morts reste inconnu. Des centaines de milliers d’habitant-es manquent de tout, et en particulier d’eau potable. Des épidémies sont en train de se répandre, selon les services de secours.
L’État français est manifestement défaillant face à cette crise : il a distribué des kits de survie composés d’une bouteille d’eau et d’une boite de thon. Pire, Macron, le 19 décembre, a débarqué en jet sur l’île dévastée pour injurier les habitant-es en détresse. Il leur a déclaré : «Si ce n’était pas la France, vous seriez 10.000 fois plus dans la merde !»
Sauf que pour le moment, les autorités des Comores, pourtant beaucoup plus pauvre que la France, semblent plus efficaces pour aider les sinistré-es de Mayotte que la France. Les Comores ont acheminé 250 tonnes d’eau en bouteille, mais aussi du riz et des produits secs vers Mayotte, à partir de vendredi dernier. Houmed Msaidie, conseiller du chef de l’État comorien, a expliqué : «L’aide se fait avec l’assistance sur place de l’organisation religieuse Uzuri Wa Dini».
Il a aussi ajouté : «Nous avons clairement dit aux autorités françaises que la sécurité civile comorienne était en attente de déploiement à Mayotte». Autrement dit, les Comores ont proposé un soutien matériel, qui n’a pas été acceptée par la France, malgré la gravité de la situation. Une autre source proche du gouvernement a même précisé à l’AFP que «les Français ont refusé l’envoi de pompiers comoriens» à Mayotte.
De l’aide humanitaire, composée notamment de packs d’eau, serait bloquée au port de Mutsamudu, aux Comores, attendant l’autorisation du gouvernement français au mépris de vies humaines.
Patrick Millan, patron de Kwezi TV, un média mahorais, expliquait la même chose sur la chaine BFM TV le 21 décembre : «Il existe des solutions immédiates pour avoir de l’eau pour tout le monde. Aux Comores, il y a une usine d’eau, c’est à 60 kilomètres de Mayotte. À Madagascar à 323 kilomètres de Mayotte, il y a une autre usine d’eau, qui est capable de produire de l’eau en quantité. Et ces gens sont capables de proposer de l’aide à Mayotte. Seulement, je ne sais pas pourquoi, du côté de la France, on n’a pas besoin de l’aide internationale et encore moins celles des Comores et celle de Madagascar. Un peu plus d’humilité. C’est bien que tout arrive de Paris ou de la Réunion, mais juste à côté de nous, il y a des possibilités…»
De même, le New York Times a publié un article sur Mayotte qui donne la parole à des rescapés. L’un d’eux déclare : «Nous n’avons pas vu un seul fonctionnaire français».
L’État français n’est pas seulement défaillant : par fierté néocoloniale, pour ne pas perdre la face, il refuse l’aide de pays voisins qu’il considère comme moins développés. Et cela met en danger des vies humaines. En revanche, les autorités hexagonales ont immédiatement décrété un couvre-feu absurde, puisque la majorité des habitant-es de l’île n’a plus de logement où passer la nuit.
Une gestion répressive et criminelle.
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Une réflexion au sujet de « Mayotte : les autorités françaises sabotent les secours »
À quoi sert ce remaniement ? Et plus précisément à quoi sert de recycler ce vieux poux de Bayrou et tout le reste si ce n’est pour Macron de faire le choix des plus grands parasites et démolisseurs des valeurs sociales ?
Vivement la révolution.