Une courageuse «Flottille de la liberté» s’est organisée contre le blocus de Gaza : un convoi humanitaire par la mer attaqué par Israël.

Depuis 2007, l’État d’Israël impose un blocus de la bande de Gaza : murs de séparation, miradors, soldats, no man’s land près de la bordure. La population palestinienne est ainsi confinée depuis 18 ans sur ce territoire exigu et surpeuplé. Israël contrôle tout ce qui entre et sort de Gaza : humains, animaux, biens de consommation, et même l’aide humanitaire.
Dès 2006, une réunion de l’équipe ministérielle israélienne chargée de réfléchir au blocus avait réalisé un calcul aussi précis que cynique, pour mesurer, à la calorie près, la quantité de nourriture qui pourrait entrer à Gaza : «C’est comme un rendez-vous chez le diététicien. Les Palestiniens vont maigrir comme il faut mais ils ne mourront pas». Le porte-parole du ministère de la défense expliquait : «Une formule mathématique a été mise en place pour identifier les besoins alimentaires» avec un nombre de camions autorisés pour atteindre tout juste le seuil de nourriture pour maintenir les palestiniens en vie.
La frontière terrestre est militarisée, mais aussi la frontière maritime. Tout pêcheur palestinien dépassant les 9000 nautiques risque d’être abattu par les navires de guerre israéliens au large de Gaza.
Depuis octobre 2023, le blocus s’est considérablement durci. Coupures d’eau et d’électricité, blocage de convois humanitaires, en plus d’une opération génocidaire sur le terrain. C’est une stratégie délibérée de famine organisée par Israël. Et les hôpitaux manquent des produits les plus élémentaires, comme des anesthésiants. Des médecins disent avoir amputé des enfants sans même pouvoir les endormir.
C’est dans ce contexte qu’une courageuse «Flottille de la liberté» s’est organisée : un convoi humanitaire par la mer, pour apporter en bateau les produits vitaux à Gaza. Mais là encore, Israël n’a pas hésité à attaquer cette flottille. Dans la nuit du jeudi au vendredi 2 mai, au large de Malte, dans les eau internationales, un bateau baptisé Conscience qui contenait de l’aide humanitaire a été frappé par des drones.
L’ONG qui affrète la flottille a déclaré qu’il y avait 30 militants sur le navire, qui sont heureusement sains et saufs. Dans un communiqué publié ce vendredi, l’organisation affirme que l’attaque s’est produite à 00h23, heure locale. «Des drones armés ont attaqué l’avant d’un navire civil non armé à deux reprises, provoquant un incendie et une importante brèche dans la coque». Le navire a pris feu. Il a lancé un signal de détresse, et l’Italie et Chypre ont envoyé des bâtiments de secours dans la zone.
Il s’agit d’une attaque militaire contre un navire civil en haute mer : encore une violation du droit international par Israël.
Cette agression scandaleuse n’est malheureusement pas la première. En 2010, Israël avait déjà attaqué une précédente flottille pour Gaza qui s’approchait des côtes gazaouies. L’opération avait causé la mort de 11 humanitaires à bord. L’année suivante, une deuxième flottille avait été agressée par l’armée israélienne qui avait arraisonné les navires et menacé les militants présents avec des armes de guerre. Gaza doit rester isolée du monde et subir le martyre sans un quelconque soutien.
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