La famine comme arme de guerre : la nourriture pour Gaza bloquée par Israël


Propos génocidaires, massacres de masse, enfants tués par milliers, famine organisée, le tout à la vue du monde entier : il n’est pas exagéré de dire que la situation à Gaza est l’une des pages les plus noires de l’histoire de l’humanité.


L’État israélien bloque actuellement l’aide humanitaire d’urgence destinée aux habitant-es de Gaza. Dans le port d’Ashdod, situé à une trentaine de kilomètres au nord de Gaza, l’ONU tente de faire parvenir des conteneurs avec de la nourriture destinée à nourrir la population affamée. Sans succès.

Le 13 février le ministre d’extrême droite, Bezalel Smotrich, a publié une directive pour immobiliser les 1049 conteneurs qui contiennent principalement de la farine, mais aussi de l’huile de cuisson, des pois chiches, du sucre et du riz. Non content d’assiéger une zone civile, de la détruire méthodiquement et d’éradiquer tout être vivant à sa portée, l’État israélien empêche délibérément l’arrivée de vivres pour une population civile affamée. C’est un crime contre l’humanité parfaitement assumé.

La famine comme arme de guerre est prônée par toute l’extrême droite israélienne. Au sud de Gaza, des colons manifestent en chantant et en dansant pour bloquer les rares camions d’aide humanitaire qui tentent d’arriver dans l’enclave palestinienne par l’entrée de Rafah. La banalité du mal est sous nos yeux. Des groupes humains s’organisent pour faire mourir de faim leurs semblables.

Par ce blocage de nourriture, Bezalel Smotrich s’en prend violemment à l’UNRWA, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, fondée en 1950 : «Le monde sait désormais que l’UNRWA est un élément central de la machine de guerre des terroristes nazis du Hamas. Le gouvernement d’urgence et le cabinet de sécurité sont unanimes sur la nécessité d’empêcher l’aide de parvenir au Hamas».

Smotrich vient du parti «Sionisme religieux», qui prône l’apartheid et l’application littérale de textes Saints écrits il y a plus de 2000 ans. Il estime qu’un promoteur immobilier ne doit pas avoir à vendre de maisons aux palestiniens, veut séparer les arabes et les juifs dans les maternités – déclarant qu’«il est naturel que ma femme ne veuille pas s’allonger à côté de quelqu’un qui vient d’accoucher d’un bébé qui pourrait vouloir l’assassiner dans 20 ans» – et s’oppose aux mariages mixtes entre juifs et musulmans, par ailleurs interdits dans cette grande démocratie qu’est Israël. Il regrette que les arabes n’aient pas été totalement expulsés de leurs terres en 1948. Il désire un État théocratique et se proclame homophobe.

Ce ministre partage l’idée de son collègue Ben Gvir d’installer un gouvernement militaire israélien à Gaza. «Il y aura un gouvernement militaire à Gaza. Parce que tout le monde est d’accord pour dire que nous devons rester à Gaza et la contrôler militairement, et il n’y a pas de contrôle militaire sans contrôle civil».

Smotrich compte effacer le peuple palestinien de la surface du territoire de Gaza. Le 31 décembre, il appelait à un retour des colonies juives à Gaza et à la disparition de ses habitants actuels : «Si nous agissons de manière stratégiquement correcte et encourageons l’émigration, il y aura 100.000 ou 200.000 Arabes à Gaza et non pas 2 millions».


Autrement dit, ce ministre veut déplacer ou tuer plus de 90% d’une population pour récupérer sa terre. C’est littéralement ce qu’on appelle un génocide.


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