Depuis trois jours, le gouvernement fasciste israélien lance la phase finale du génocide à Gaza. Une opération baptisée «Les chariots de Gédéon».

L’armée israélienne a donné un nom religieux à son offensive militaire, preuve que le projet a toujours été messianique et non «anti-terroriste». Dans la Bible hébraïque, Gédéon est choisi par Dieu pour défaire le peuple Madianite qui opprimait les juifs. Il mène sa petite armée contre l’adversaire et parvient à l’écraser par la ruse. Ici rien de tout cela : l’armée israélienne, équipée et financée par le bloc occidental, est infiniment plus puissante que son ennemi, et elle est en train d’anéantir un peuple affamé, désarmé, abandonné de tous et subissant un blocus depuis 15 ans.
Par le passé, Netanyahou avait parlé de «peuple de la lumière» juif face au «peuple des ténèbres» palestinien, les rappeurs à la mode en Israël désignent les gazaouis comme étant le «peuple d’Amalek», incarnation de l’ennemi absolu selon l’Ancien testament, et qui avait été exterminé par les hébreux. Les colons au pouvoir disent vouloir construire le Troisième Temple à Jérusalem à la place de la mosquée Al Aqsa, un projet qui, selon eux, réaliserait une prophétie… Rien ne différencie le pouvoir israélien d’une théocratie ou d’une secte criminelle.
Contrôler «tout le territoire»
De «vastes opérations» terrestres sont en cours à Gaza : en plus de bombardements d’une intensité maximale, les blindés et les soldats progressent au milieu de ruines et continuent de tout détruire. Un responsable de l’armée israélienne a déclaré vendredi qu’il existait un «plan graduel et structuré», dont la «phase A» est terminée. La phase suivante est enclenchée.
Au moins 500 morts ont été recensés en trois jours, depuis le lancement de cette nouvelle phase. Des images montrent des bâtiments déjà en ruine qui sont à présent dynamités par les soldats israéliens. Rendre inhabitables ces anciens lieux de vie n’était pas suffisant, il fallait les réduire à l’état de poussière.
Netanyahou a déclaré lundi 19 mai : «Les combats sont intenses et nous progressons. Nous prendrons le contrôle de tout le territoire». Le projet d’annexion est donc confirmé, une fois de plus.
Déportation d’un million de palestiniens
Le projet de déportation est, lui aussi, toujours plus clair. Le ministre fasciste Smotrich assène : «Les habitants vont aller au sud de la bande de Gaza et de là ils partiront vers d’autres pays, avec l’aide de Dieu. Nous détruisons tout ce qui reste à Gaza car le monde ne fait rien pour nous arrêter». Notez bien cette déclaration, qui incrimine nos dirigeants pour leur complicité dans le génocide : «Le monde ne fait rien pour nous arrêter». C’est accablant.
Ce sentiment d’impunité a été confirmé par Zvi Sukkot, un colon d’extrême droite proche des ministres Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, qui a déclaré à des journalistes à propos de la mort de dizaines de Gazaouis : «Ça n’intéresse personne. Tout le monde s’est habitué à ce que l’on puisse tuer 100 Gazaouis en une nuit, en temps de guerre, et tout le monde s’en fiche.»
La chaîne américaine NBC a révélé, vendredi, que l’administration Trump préparait avec Israël un plan pour déporter jusqu’à 1 million de Palestiniens vers la Libye. Le projet aurait été discuté avec des responsables libyens. En échange de «l’accueil» des Palestiniens, des milliards de dollars d’avoirs, saisis il y a une décennie au moment de la chute de Mouammar Kadhafi, seraient reversés. La Libye est en état de guerre civile depuis plus de 10 ans, après les bombardements occidentaux et la chute du dictateur. Le pays est aujourd’hui morcelé, contrôlé par des seigneurs de guerre et des factions islamistes qui se partagent le territoire et se financent en vendant du pétrole sur le marché international. La traite d’êtres humains et la torture, notamment d’exilés subsahariens, y est attestée. Les combats entre milices y sont réguliers. Le chaos est complet.
Le porte-parole du département d’État des USA s’est empressé de démentir ce projet. Sauf que les dirigeants israéliens parlent depuis des mois de déplacer les gazaouis dans un pays étranger, que des négociations seraient en cours avec plusieurs États et que Trump lui-même a appelé à vider Gaza de ses habitants pour en faire un complexe touristique.
Mensonges États-uniens
Trump a joué double jeu lors de son déplacement au Proche-Orient. Il a fait quelques déclarations à propos du sort des palestiniens, laissant croire qu’il se préoccupait de la famine et des massacres. En réalité, il négociait la libération d’un captif israélo-américain à Gaza. Steve Witkoff, l’envoyé spécial de Trump au Proche-Orient, aurait personnellement promis au Hamas de lever le blocus de Gaza en échange de la libération du prisonnier. Promesse non tenue, évidemment. Les États-Unis ont immédiatement rompu l’accord, a déclaré un haut responsable du Hamas. La libération de l’israélo-américain a eu lieu le 12 mai, l’offensive sur Gaza a été relancée quelques jours plus tard.
Manipulation de l’opinion internationale
Alors que Gaza subit une famine de masse, quelques camions humanitaires ont été autorisés à entrer le 19 mai. Une goutte d’eau, totalement insuffisante, et même indécente étant donné les besoins. Il s’agit en fait d’une opération de communication. Netanyahou a expliqué lors d’un discours : «Nous ne cédons pas. Mais pour réussir, il faut agir de manière qu’on ne nous arrête pas. Nous ne devons pas laisser la population sombrer dans la famine, ni pour des raisons pratiques, ni pour des raisons diplomatiques». Il a ajouté que les «amis» d’Israël lui ont signifié qu’ils ne pourraient plus soutenir la poursuite de la guerre si des «images de famine de masse» dans le territoire palestinien étaient diffusées. Cynisme absolu.
Gesticulations
Dans une déclaration commune, 22 pays dont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et le Canada, ont exigé d’Israël une «reprise complète de l’aide à Gaza». Macron et les dirigeants canadiens et anglais ont aussi menacé de reconnaître l’État palestinien, ce qui devrait juste être normal depuis des décennies.
Riposte de Netanyahou à ces gesticulation qui arrivent bien trop tard : «Les dirigeants de Londres, Ottawa et Paris offrent une immense récompense pour l’attaque génocidaire contre Israël du 7 Octobre, tout en encourageant de nouvelles atrocités de ce genre». Reconnaître le droit à la vie d’un peuple qui subit un nettoyage ethnique est comparé à du terrorisme.
Quelques soient les protestations de principe de gouvernants occidentaux aux mains pleines de sang, personne n’oubliera leur responsabilité monstrueuse, France en tête, dans l’horreur qui se déroule sous nos yeux depuis un an et demi.
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