Sur les réseaux sociaux, le terroriste raciste soutenait publiquement le RN et exhibait des armes

Le terroriste d'extrême droite Christophe B. et son pistolet "Made in Israël.

Imaginons, dans une réalité parallèle, qu’un individu commette un attentat meurtrier revendiqué au nom de Jean-Luc Mélenchon et de la France Insoumise. Il est absolument certain que la quasi-totalité de la classe politique réclamerait la dissolution de ce mouvement de gauche, que l’intégralité des médias accuserait le mouvement d’être complice du terrorisme, que cet attentat serait utilisé en boucle pendant des années pour discréditer tout idée de gauche. Il suffit de voir le déchaînement diffamatoire dès qu’un représentant insoumis ouvre la bouche pour s’en rendre compte.

Mais dans la réalité, un raciste a commis un attentat revendiqué politiquement et affiché, par ses publications et des vidéos, son soutien sans aucune ambiguïté au Rassemblement National et aux identitaires. Dans la nuit du 31 mai au dimanche 1er juin, à Puget-sur-Argens dans le Var, Christophe B. a débarqué armé chez son voisin tunisien, Hichem, où avait lieu une soirée. Il a assassiné Hichem et blessé par balles deux autres personnes. Un attentat motivé par la haine propagée quotidiennement par le RN et des médias comme Cnews. Un parti et une chaîne qui devraient être jugés coresponsables de la mort d’Hichem. Pourtant, personne ne met en lumière leur responsabilité directe.

Dans ses vidéos de revendication, publiées avant et après son attentat, Christophe B déclare «qu’il [fallait] tuer les Arabes», «se révolter et tirer sur la population maghrébine». Il dit aussi «ce soir, on dit stop, stop aux islamiques de mes deux, putain de Français de mes deux, là, réveillez-vous, sortez vos couilles, allez les chercher là où ils sont. Vous allez voir ce soir, ce soir on fait un carton, ce soir on va s’amuser, ce soir je vais mourir, je vais crever. Moi, y a pas d’allégeance à Al-Qaida ou quoi que ce soit, moi, c’est l’inverse, c’est l’allégeance au bleu-blanc-rouge».

Sur un ton grandiloquent, le tueur annonce : «Je meurs pour la France, je meurs parce que j’en ai plein le cul de tous ces gens de merde, j’en ai plein le cul des gauchos, et plein le cul de tous ces gens qui défendent ces salopards. Là, j’ai dégommé les deux, trois merdes qui étaient près de chez moi pour commencer, parce qu’il fallait les éliminer». Finalement, Christophe B. n’est pas «mort pour la France», il s’est rendu sans résistance.

Une fois arrêté, les forces de l’ordre ont retrouvé dans le véhicule de Christophe B. «plusieurs armes de type pistolet automatique, fusil à pompe et arme de poing». Comment se les est-il procurées sans éveiller de soupçon ?

Tout aussi glaçant, il assène en vidéo : «Tenez-vous à carreau les bicots, car des mecs comme moi, il va y en avoir plein, plein, tenez-vous à carreau». Cette phrase montre bien qu’il s’agit de semer la terreur au sein des minorités vivant en France.

Depuis des années, sur internet, Christophe B. affichait un soutien sans faille au RN. Sur Facebook, il appelait à «cartonner les sans-papiers» et affichait son soutien à Marine le Pen et Jordan Bardella, notamment avec ce message : «Si Marine ou Jordan passent pas, réveillez-vous».

Il écrivait aussi : «L’État n’est pas capable de nous protéger, de les renvoyer chez eux. Jean-Marie [Le Pen] nous l’avait dit qu’on serait dans la merde. On est dans la merde». Il relayait aussi le conseiller régional identitaire Philippe Vardon, l’avocat d’extrême droite Gilbert Collard, proche de Zemmour, l’élu RN, David Rachline ou encore Marine Le Pen. En 2020 il écrivait : «Il fallait voté Marine».

En mars 2020, il proclame : «La seule envie que ça donne c est sortire les fusils et de tirer dans le tas», puis «c est vraiment une belle culture cette religion musulman». Il n’a eu de cesse de revendiquer son adhésion aux idées de l’extrême droite, en repostant toutes ses personnalités.

En mai 2023, il exhibait un arme à feu sur son compte. Ce qui n’a alerté personne. Imaginez une seconde qu’un musulman ou un militant anticapitaliste publie régulièrement des menaces de mort, des appels à commettre des attentats et se vante de posséder des armes à feu : il serait arrêté en quelques heures. Le raciste Christophe B., lui, a poursuivi son processus jusqu’à commettre l’irréparable.

Sinistre coïncidence, sur son pistolet était inscrit «Made in Israël».

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