Insolite : aux USA, le propriétaire de « Trump Burger » menacé d’expulsion vers le Liban


Le racisme d’État n’arrive pas qu’aux autres


Le fast-food "Trump Burger" propose de la malbouffe en hommage au président fasciste américain.

Si vous passez par la petite ville de Belville, dans le sud du Texas aux États-Unis, vous pouvez vivre l’expérience unique de manger un burger marqué d’un “TRUMP” au fer rouge. Ou bien, pour trois fois le prix, vous offrir un Biden Burger, mais il sera fait avec des tomates fatiguées et du pain rassis. L’atmosphère y est “patriotique”. Si le cœur vous en dit, vous pouvez bien sûr vous offrir une casquette, un portrait et plein d’autres joyeusetés à la gloire de Donald Trump. Bienvenue au «Trump Burger», un fast-food à la gloire du président des USA.

De prime abord, on pourrait penser que cette invention douteuse est le fruit d’un étasunien «pur et dur», c’est-à-dire d’un colon blanc protestant fier de ses origines européennes, fervent défenseur de la violente politique anti-immigration du président néofasciste. Et bien détrompez-vous. Le propriétaire de cette enseigne mêlant fast food et propagande se nomme Roland Mehrez Beainy, il a 28 ans et il est originaire du Liban.

Sauf que Roland se retrouve dans le collimateur de l’ICE (l’United States Immigration and Customs Enforcement, la police de l’immigration qui réalise de véritables rafles sur le territoire) pour «immigration illégale». En effet, il serait entré légalement sur le territoire en 2019, mais aurait dû depuis retourner au Liban, son visa ayant expiré en février 2024.

Il est également accusé de fraude, pour avoir contracté un mariage blanc. Et son amour immodéré pour Trump ne le sauvera pas : «Ceci est valable, quels que soient votre restaurant et vos convictions politiques» expliquait l’agence fédérale. Il a été arrêté le 16 mai dernier et risque aujourd’hui la déportation vers son pays d’origine. Il a été libéré sous caution, en attendant le verdict le 18 novembre prochain.

Une affaire similaire avait défrayé la chronique au printemps : Bradley Bartell, fervent supporter de Trump vivant dans le Wisconsin, s’était marié avec une femme originaire du Pérou, Camila Muñoz. La compagne de cet électeur d’extrême droite, qui vivait et travaillait depuis des années aux USA, avait été placée dans un centre de détention pour migrants pendant des semaines en attendant son expulsion. Bradley Bartell s’était épanché dans les médias, où il déclarait qu’il «tombait des nues». Ou encore qu’il «savait que (les autorités) sévissaient» mais ne «savait comment ça allait se passer» auprès du média USA Today.

Il avait également qualifié la situation «d’absurde» en expliquant que son épouse n’avait pas de casier judiciaire, et ne devait donc pas être détenue. C’est pourtant la stricte application du programme annoncé par Donald Trump, qui multiplie les propos racistes, débloque des milliards de dollars pour sa police anti-immigration, nomme des cowboys à la tête de cette structure et promet plusieurs millions d’expulsions durant son mandat.

Le comble, c’est que Camila Muñoz a été arrêtée dans un aéroport au retour de sa lune de miel avec son mari trumpiste. «Je ne savais pas à quel point ça allait être drastique» déclare Bradley Bartell, dont le choix politique a brisé la vie de sa compagne. Ces deux affaires sont médiatisées, mais combien d’autres électeurs de Trump se retrouvent désormais victimes du président qu’ils ont élu ?

S’il est nécessaire de dénoncer la politique d’une violence inhumaine du président américain, on peut rire (jaune) de l’ironie de ces situations. Désolé pour Roland et Bradley, mais il aurait peut-être fallu y penser avant de voter.

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