«Casse toi», «ta gueule», coups de matraques lancés à pleine force sur des visages, balles en caoutchouc tirées sur des lycéens mineurs, femme terrifiée frappée au sol, grenades explosives potentiellement mortelles lancées dans la foule, sang sur les trottoirs, camions syndicaux chargés par la police et banderoles arrachées, piquets de grève attaqués à coups de matraque… C’est ce que nous avons vu en France, toute la journée du 18 septembre. Un journaliste a même failli être tué par un tir de grenade à Lyon.
Dans l’Italie et l’Allemagne des années 1920 et 1930, les groupes fascistes assuraient la répression des luttes sociales pour le compte des patrons, en utilisant des méthodes de terreur. Dans la France de Macron et Retailleau, ce sont des milices cagoulées et armées, qui ont exactement les mêmes pratiques, mais supervisées par l’État. Comble du cynisme, le gouvernement félicitait hier ses troupes pour avoir «protégé le droit de manifester», comme dans une bonne dystopie orwellienne.
Il faut prendre la mesure de la gravité du moment. Dans plusieurs villes dont Nantes, les cortèges syndicaux ont tout simplement été bloqués et agressés par la police sans motif, et n’ont pas pu faire le parcours annoncé, pourtant court et encadré.
Des BLINDÉS militaires ont été déployés contre des promenades syndicales. En 2018, quand Macron avait sorti des blindés contre les Gilets jaunes, tout le monde était choqué par de tels moyens. Sauf qu’à l’époque, des barricades brulaient sur les Champs-Élysées, des préfectures étaient prises d’assaut, et le mouvement était autrement plus insurrectionnel qu’aujourd’hui. Nous nous habituons à un climat de guerre intérieure.
Nous avons désormais une répression totale, même contre des ballades inoffensives. Et ce jusque dans les petites villes, jusqu’ici épargnées par la répression. La violence du pouvoir n’a jamais été aussi forte, alors que la détermination collective reste faible. La France est, de loin, le pays le plus répressif d’Europe. Le sursaut doit être collectif.
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