Le pouvoir est entré en guerre contre son propre peuple : moyens militaires, enfants raflés par centaines, libertés fondamentales suspendues, menaces de mort… Quelques chiffres :
700 ENFANTS ARRÊTÉS
Les 153 interpellations de lycéens à Mantes la Jolie ont choqué la France. Voir des dizaines de lycéens raflés, alignés à genoux et les mains sur la tête, et humiliés par des policiers armés rappelle évidemment des situations de guerre ou de dictature. Mais cette opération est loin d’être isolée : pour la seule journée de jeudi, 700 lycéens ont été arrêtés dans toute la France. Le milliers est largement dépassé en 4 jours. On dénombre aussi 8 adolescents très gravement blessés au visage par des tirs policiers. Presque deux par jour !
https://www.europe1.fr/societe/plus-de-700-lyceens-interpelles-jeudi-en-france-3815294
9 POLICIERS PAR MANIFESTANT
Aujourd’hui, le gouvernement communiquait abondamment sur le «chaos» à venir. Le ministre de l’intérieur annonçait dans la même conférence de presse que les gilets jaunes ne représentaient plus que «10.000 personnes» dans tout le pays, que «ce n’est pas ça la France», avant de décrire le déploiement de 89.000 policiers et gendarmes sur le territoire. Si l’on s’en tient aux chiffres délirants du gouvernement, cela veut dire qu’il envoie près de 9 policiers par manifestant. Un ratio orwellien.
DES BLINDÉS MILITAIRES
12 blindés de la gendarmerie nationale seront déployés dans Paris le 8 décembre. Un dispositif militarisé auprès des bâtiments officiels. C’est une première depuis très longtemps dans la capitale. D’ordinaire, ces blindés sont utilisés dans des situations de guerre civile, au Kosovo, en Afghanistan, en République Centrafricaine, ou encore dans des terrains très difficiles : on les a vu à Notre-Dame-des-Landes, ou encore à la Réunion. Ils sont dotés de canons et de mitrailleuses. Le groupement blindé de gendarmerie mobile a pour devise une formule éloquente : «Parfois brutal, toujours loyal».
45 STATIONS
C’est le nombre de stations de métro et de gares de RER qui seront fermées dès 5h30 du matin samedi 8 décembre à Paris. Sans compter les opérations de contrôles systématiques qui seront organisés dans les gares où arrivent les trains en provenance de province. Un record absolu. Le même type de dispositif est mis en place à moindre échelle dans plusieurs villes, notamment Toulouse et Nantes, avec une paralysie des transports en centre-ville, pour rendre plus difficile les accès aux rassemblements et permettre des contrôles en amont.
180.000 GRENADES
Samedi 24 novembre, la police a tiré plus de 5000 grenades sur les manifestants à Paris. Le 1er décembre, ce sont 13.000 grenades, dont plusieurs centaines explosives, qui étaient envoyées en quelques heures seulement dans les artères parisiennes. Un record historique. Il se dit que les policiers étaient presque à cours de munition lorsque la nuit tombait. Le gouvernement rectifie le tir : «on aura près de 180.000 grenades à notre disposition» raconte un policier qui sera déployé le 8 décembre à Paris. Les moyens sont illimités pour réprimer.
QUASI COUVRE-FEU À NANTES
Le nouveau préfet de Nantes part déjà en vrille. Après une semaine marquée par une agitation lycéenne particulièrement intense, des arrêtés préfectoraux ont été pris : interdiction de transporter et de vendre des produits inflammables, mais aussi suspension des ventes d’alcool ! Et ce, du vendredi midi au dimanche après-midi. Un retour de la prohibition, qui s’incarne par des rayons entiers de boissons dans les grandes surfaces interdits de passage par des rubalises, ou enrubannés dans du cellophane. On se demande si cette mesure ne risque pas d’augmenter encore plus l’agacement général.
LES HÔPITAUX EN ALERTE
«À la veille de l’Acte 4 de la mobilisation des gilets jaunes, les hôpitaux et les SAMU ont prévu de renforcer leurs équipes ce week-end, notamment en région parisienne. L’Établissement français du sang est placé en alerte» annonce BFM TV en toute décontraction. Une annonce glaçante, qui fait écho aux innombrables menaces à peines voilées du gouvernement pendant toute la semaine, qui annonce que la police pourra éventuellement tirer sur des civils.
NANTES RÉVOLTÉE
13h30 sur la radio France Info, le 7 décembre. Topo anxiogène sur Nantes, décrite comme une ville en flammes saccagée par les «jeunes de quartier». Et puis un point sur la manifestation du 8 décembre : le journaliste précise lourdement que c’est «un défilé appelé par Nantes Révoltée» avant d’ajouter «à chaque fois que ce collectif appelle à manifester ça finit mal». Il ajoute «il y aura de la casse, des affrontements». Alors que la semaine passée, la manifestation, tout à fait calme, a passé l’après-midi à subir les agressions lacrymogènes de la police. Mais l’important, c’est de créer un story telling préfectoral mensonger et effrayant, qui justifie par avance les violences contre les manifestants nantais demain.
Tous ces éléments peuvent effrayer. Ils sont aussi les symptômes d’un régime qui s’effondre. Le gouvernement joue sa survie ce samedi. Il est donc important d’être le plus nombreux possible dans les rues dans les jours qui viennent. Nous traversons un moment inédit : vivons-le !
