
Les 14 heures et 26 minutes qu’aura duré le gouvernement Lecornu vont coûter la modique somme de 500.000 euros d’argent public. Nous sommes face à une série de records : Lecornu a mis 26 jours à nommer ses ministres, ce qui en fait le Premier ministre le plus lent de l’histoire française pour composer son gouvernement. Tout ça pour quitter son poste le lendemain matin, après une seule nuit d’exercice. C’est un double record : celui du gouvernement le plus éphémère et du Premier ministre le plus rapide à démissionner. Mais il y a un joli lot de consolation à la clé, et c’est nous qui payons.
Alors que les politiques et éditorialistes de droite squattent de manière intensive les plateaux télé pour pleurer sur le «gaspillage» d’argent que représenteraient nos services publics, le très éphémère gouvernement Lecornu va coûter la modique somme de 500.000€ d’argent public.
En effet, la loi de 1958 stipule que, quelle que soit la durée de son mandat, un ministre bénéficie des indemnités de départ habituelles. L’article 5 prévoit que « lors de la cessation de ses fonctions gouvernementales le membre du Gouvernement […] perçoit une indemnité d’un montant égal au traitement qui lui était alloué en sa qualité de membre du Gouvernement. Cette indemnité est versée pendant trois mois ». Il n’y a que 2 conditions : ne pas avoir repris d’activité salariée, et ne pas avoir omis de déclarer son patrimoine ou ses intérêts à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique. Rachida Dati, visée par une enquête pour non-déclaration, sera-t-elle donc privée de ces privilèges ? Rien n’est moins sûr, étant donné qu’elle n’a pas (encore) été condamnée.
Le premier ministre démissionnaire, qui est resté en place 27 jours, pourra en outre bénéficier d’un véhicule avec chauffeur à vie, ainsi que d’un secrétariat pendant 10 ans. Alors qu’il n’a littéralement rien fait depuis sa nomination par Macron.
Avec 28.000 € bruts chacun-e, nos 18 ministres d’une nuit vont donc nous coûter 504.000 €. Encore une bonne raison d’affuter nos fourches…
Les juristes de France s’arrachent également les cheveux sur une question toute aussi absurde : faut-il organiser une passation de pouvoirs entre des ministres, alors même qu’ils sont tous les deux démissionnaires ? En effet, les nouvelles nominations ont été inscrites au Journal Officiel dimanche soir, mais elles sont déjà périmées. Ce genre de démarche est aussi ridicule que coûteuse, car il faut des hauts fonctionnaires pour les rédiger, les valider, etc.
Enfin, aviez-vous remarqué que l’absence de gouvernement en exercice n’avait rien changé dans nos vies pendant le mois de septembre ? Lorsqu’un-e enseignant-e s’absente un seul jour, si un-e ouvrier-e ne va pas à l’usine, si un-e soignant-e n’est pas à son poste, l’effet est immédiat : cela a un impact important sur la production et la vie des gens. Quel a été l’effet d’une absence de ministres de l’économie ou de la Justice pendant 26 jours ? Aucun. Ces gens sont des parasites inutiles et nuisibles, qui bénéficient pourtant de rémunérations et de privilèges énormes.
Le petit jeu de Macron, au-delà de sa dimension ultra-autoritaire, et qui montre avec quel mépris il considère nos institutions mais aussi toute la population, nous coûte donc un « pognon de dingue ». Rappelons-le à chaque fois qu’un macroniste (s’il en reste…) se plaindra du gaspillage d’argent public.
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