Macron est tout seul : le roi est nu

Une personne à poil (comme Macron) se cache derrière un coussin.

Depuis 8 ans, Macron a régné comme un manager tyrannique, il a menti et humilié tout le monde, même ses plus proches. Il a usé ses équipes, brulé des cohortes de ministres et de chefs de gouvernement… Mais il restait encensé, sa Cour continuait aveuglément à louer son «intelligence» et son «talent politique» envers et contre tout.

Depuis deux jours, nous assistons à un renversement spectaculaire : les rats quittent le navire. La démission du gouvernement Lecornu après une nuit seulement et l’effondrement politique généralisé auquel nous assistons est la goutte de trop. Même les plus fanatiques des macronistes sont en train de le lâcher.

Édouard Philippe, fidèle parmi les fidèles, artisan majeur du néolibéralisme autoritaire en France, celui qui a dirigé le gouvernement Macron de son élection en 2017 à 2020, et qui continuait à l’accompagner depuis. Édouard Philippe, avec qui Macron a organisé ses plus basses manœuvres, et qui a supervisé l’écrasement des Gilets jaunes. Même lui réclame la démission de Macron. Ce mardi 7 octobre, il déclare : le président doit «annoncer qu’il organise une présidentielle anticipée et qu’il part immédiatement après que le budget a été adopté». Sec, impitoyable, il pense à sa carrière, et tant pis s’il faut sacrifier son ancien grand ami. Il y a encore quelques semaines, quand on appelait à la démission de Macron, on était classé dans la catégorie de l’ultra-gauche anti-républicaine. Aujourd’hui, c’est le cœur du macronisme qui appelle à la fin de Macron.

Gabriel Attal, créature de Macron, surnommé le «petit frère» du Président, fils de bourgeois millionnaire à 30 ans, propulsé Premier ministre sans formation ni compétence, sans charisme ni ligne politique, se défoule aujourd’hui contre son ancien maître. Il dit «ne plus comprendre ses décisions» et dénonce son «acharnement à vouloir garder la main». Autrement dit, il demande aussi son départ. Gabriel Attal a mal vécu l’humiliation de l’été 2024 : alors qu’il était Premier ministre et se voyait déjà comme héritier du trône, il avait été viré sans aucun respect au moment de la dissolution de l’Assemblée, que Macron n’avait même pas pris la peine de lui annoncer.

Le député macroniste Richard Ramos, qui était toujours volontaire pour faire reluire les mocassins de l’Élysée, balance désormais sur Cnews : «Macron est dingue ! Il a un problème de psyché personnelle» et appelle à sa démission. Il souhaite même «une proposition de loi où les responsables politiques auraient une séance chez le psychanalyste au moins tous les mois».

Valérie Hayer, députée européenne, macroniste forcenée, avoue presque gênée : «Vous dire qu’il y a certaines décisions qui ont surpris le bloc central quand elles ont été prises par le président de la République, c’est une évidence». Derrière ces euphémismes, elle aussi a déjà quitté le navire. De même que Marc Fesneau, ancien Ministre de l’agriculture, qui s’emporte : «J’ai honte de notre vie politique. Je veux, ici, dire les choses telles qu’elles sont. L’irresponsabilité individuelle, les ambitions présidentielles et les petits calculs mesquins sont en train de faire sombrer le pays dans le chaos». Un député centriste confiait même sous couvert d’anonymat : «Emmanuel Macron est persuadé qu’il peut revenir à l’Élysée en 2032 . C’est dingo !» Des valets qui poignardent leur maitre. Tout cela est à l’image du Président : déloyal, sans parole et opportuniste. Prêts à s’entretuer pour garder une petite place dans les palais du pouvoir.

Dans les médias, c’est la même chose, tout le monde se lâche. David Doukhan, qui officie dans les médias Europe 1 et LCI, deux propriétés de milliardaires qui ont toujours accompagné le pouvoir. Même lui se déchaine sur Macron, et assène sur le plateau : «Les moteurs sont en feu, l’avion France décroche, le pilote cherche à gagner encore un peu de temps mais l’impact est imminent».

Jean-Michel Apathie, exemple type du journalisme chien de garde, balance : «Il n’a plus de majorité, il n’a plus de programme, il n’a plus d’autorité… Est-ce que c’est encore un président de la République ?» ou encore : «Le roi est totalement à poil». Son confrère Alain Duhamel, indéboulonnable éditocrate pro-gouvernemental, ose : «Emmanuel Macron est très intelligent, sauf dans un domaine… la politique».

C’est simple, Macron est tout seul, ou presque. Il ne peut compter que sur un soutien, un dernier, un ultime : Bernard-Henri Levy. Le faux philosophe mais vrai propagandiste génocidaire, le conseiller des présidents qui appelle à déclencher des guerres depuis trois décennies, dénonce sur le réseau X : «L’hallali contre Macron est insupportable. Et indigne est le spectacle de ces hommes qui lui doivent tout (et d’abord d’exister) et qui se joignent désormais à la meute». Bernard-Henri Levy est une boussole qui indique le Sud, quand il est le seul à vous soutenir, c’est très inquiétant. Le macronisme vit ses derniers jours, et même si Macron se maintenait jusqu’en 2027 à l’Élysée, l’histoire a déjà tourné la page de son passage lamentable au pouvoir.

Pendant ce temps, la droite officialise sa fusion avec l’extrême droite. Le RN annonce qu’il prépare une grande union pour les élections : «Nous travaillerons dans une coalition avec plusieurs partis. Nous recevons déjà beaucoup de candidatures LR ou d’ex-LR qui se détournent des Républicains» explique une députée RN. Bardella dit «tendre la main» à LR, Retailleau confirme en expliquant que son parti fera barrage à la gauche avec le RN. Au bout du néolibéralisme autoritaire, une fois que le navire a sombré et que les rats l’ont quitté : le fascisme.

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