Bombardements sur Gaza, violences fascistes en Cisjordanie : le génocide continue en Palestine


Alors que les médias occidentaux s’extasient devant le «Plan Trump» et le prétendu «cessez-le-feu» en vigueur à Gaza depuis le 10 octobre, les bombardements redoublent de puissance, les assassinats de Palestiniens et Palestiniennes n’ont jamais pris fin, les corps de prisonniers palestiniens sont rendus avec des marques de torture et une violence extrême s’abat en Cisjordanie. Le génocide se poursuit dans l’indifférence complice.


À gauche, Gaza sous les bombes malgré le cessez-le-feu, à droite un colon après avoir frappé une femme avec un bâton alors qu'elle cueillait des olives : le génocide se poursuit en Palestine.

Gaza sous les bombes

Dimanche 19 octobre, des bombardements intenses ont frappé toute l’enclave, comme au plus fort de l’offensive génocidaire, en violation totale de l’accord de cessez-le-feu. Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou s’est même vanté, ce lundi 20 octobre, devant le Parlement israélien, d’avoir largué «153 tonnes de bombes» sur Gaza et d’avoir «frappé des dizaines de cibles». De son côté, le ministre fasciste Ben Gvir appelle Benyamin Nétanyahou à reprendre les attaques à Gaza «à pleine puissance».

Rien que dimanche, la défense civile à Gaza communiquait la mort d’au moins 45 Palestiniens dont des civils et un reporter, Ahmad Abu Mteir. Une victime de plus de la campagne d’exécutions de journalistes palestinien·nes : plus de 300 d’entre elles et eux ont été tué·es à Gaza en 2 ans, ce qui fait de l’armée israélienne celle qui a tué le plus de journalistes de l’histoire.

En réalité, les crimes de guerre et les provocations n’ont jamais cessé. Lundi, des hôpitaux de Gaza révélaient que deux personnes avaient été tuées par des tirs israéliens. L’armée coloniale a reconnu avoir tiré sur des personnes s’approchant de la «ligne jaune» définie par le Plan Trump, coupant Gaza en plusieurs zones. Dès le début du cessez-le-feu, des tirs avaient été signalés. Israël a probablement volé plus de 100 vies supplémentaires en 10 jours. De plus, son armée n’a pas rouvert les principales routes humanitaires et a massivement limité l’entrée de camions de nourriture, en violation totale de l’accord.

Enfin, une école de l’UNRWA a été bombardée, tuant quatre personnes à Nousseirat, ce qui est un crime de guerre de plus. L’armée israélienne a également bombardé le sud du Liban, poursuivant sa guerre permanente dans tout le Proche-Orient.

Torture de prisonniers

C’est un échange macabre. Dans le cadre de l’accord, des captifs israéliens et palestiniens sont libérés, et parmi eux, des cadavres, morts durant ces deux dernières années. Dans les bombardements de Gaza pour les Israéliens qui étaient détenus, et dans les prisons israéliennes pour les Palestiniens, suite à des traitements inhumains.

Au moins 135 des corps de Palestiniens rapatriés par Israël dans la bande de Gaza depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu provenaient du camp de Sde Teiman, une prison terrible, dans le désert du Néguev, connue pour l’usage de torture et de viols contre les détenus. Des médecins de Gaza ont examiné les dépouilles qui ont été rendues, et ont expliqué au journal The Guardian que les corps «montrent clairement qu’Israël a commis des meurtres, des exécutions sommaires et des actes de torture systématique contre de nombreux Palestiniens». Les médecins font état de «signes évidents de tirs directs à bout portant et de corps écrasés sous les chenilles de chars israéliens».

Une première série de corps rendus par Israël la semaine dernière étaient même arrivés les mains et les pieds menottés, étiquetés avec des numéros, et non des noms. Certains ont les yeux bandés, et au moins l’un des corps, dont la photographie a été diffusée en ligne, montre une corde autour du cou du cadavre putréfié.

Les membres de la Flottille pour Gaza, arrêtés ces dernières semaines, ont rapporté des cas de torture dans les prisons israéliennes : humiliations, privation de sommeil et d’eau, coups, menaces de mort et de viol… Mais il s’agissait de ressortissants européens, qui ont eu un traitement de «faveur». Greta Thunberg, qui a subi ces violences, soulignait à quel point les conditions réservées aux détenus palestiniens devaient être pires. D’ailleurs, le prisonnier Marwan Barghouti, figure politique et interlocuteur de la cause palestinienne, a été tabassé dans sa cellule, et sa vie est actuellement en grave danger.

Le ministre israélien Ben Gvir déclare pourtant, sûr de son impunité : «Je suis fier des agents de l’administration pénitentiaire israélienne. J’ai été fier que nous traitions les militants de la flottille comme des partisans du terrorisme. Quiconque soutient le terrorisme est un terroriste et mérite les mêmes conditions de détention qu’un terroriste. C’est comme ça que ça marche».

Violence coloniale en Cisjordanie

Le projet messianique des colons est d’établir un «Grand Israël», débarrassé des Palestiniens, qui s’étendrait sur une large partie du Proche Orient. Ainsi, le génocide ne s’est jamais limité à Gaza. Depuis le 7 octobre 2023, la colonisation de la Cisjordanie et les pogroms anti-palestiniens se multiplient.

Lundi 20 octobre, des colons israéliens ont attaqué une récolte d’olives à Kafr Ra’i, au sud de Jénine. Ces fascistes agressent violemment les Palestinien·nes sur leurs terres, les frappent, leur tirent dessus, sous protection de l’armée. Le 11 octobre, une autre attaque de cueillette d’olives a eu lieu à Beita, au sud de Naplouse. Un journaliste de l’AFP, présent sur place, a été tabassé par des colons et sa voiture a été incendiée. Les soldats israéliens ont laissé faire et ont tiré vers les cueilleur·ses d’olive. Aucune réaction de la diplomatie française.

Le 20 octobre, dans les oliveraies de Turmus’ayya, des colons cagoulés armés de gourdins sont allés tabasser d’autres Palestinien·nes. Une femme a été assommée et laissée pour morte alors qu’elle cueillait des olives. Âgée de 70 ans, elle se trouve en soins intensifs avec une hémorragie cérébrale.

La cueillette des olives est un moment communautaire important chaque automne. Depuis deux ans, 7.154 attaques de civils palestiniens par les colons en Cisjordanie ont été recensés. Ils ont endommagé ou déraciné 48.728 arbres, dont 37.237 oliviers, pour détruire toute possibilité de survie aux Palestinien·nes, anéantir leur patrimoine, leur culture et leur subsistance.

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