«Le prochain conflit se prépare. Croyez-moi, il arrive», Général Eric Smith, commandant du corps des Marines des États-Unis

L’an dernier, l’un des principaux arguments des partisans de Trump, aux USA comme dans le reste du monde, c’était qu’au moins, c’était un président pour la paix, qu’il n’avait pas menée de guerre lors de son premier mandat – ce qui est faux – et qu’avec lui les USA resteraient isolationnistes et ne s’occuperaient que de leurs affaires.
Après 11 mois seulement de pouvoir trumpiste, la paix mondiale est en lambeaux. Le président des USA multiplie les déclarations agressives, danse sur des bateaux de guerre et promet des conflits militaires. Cet Empire militarisé, qui a toujours été en guerre intérieure comme extérieure depuis qu’il existe, reste la première puissance menaçant la paix mondiale.
Une attaque imminente contre le Venezuela
Le sénateur Républicain Rick Scott l’annonce de manière totalement décomplexée : «Si j’étais Maduro, je partirais pour la Russie ou la Chine dès maintenant. Que ça vienne de l’intérieur ou de l’extérieur, quelque chose va arriver», et ajoute à propos du dirigeant du Venezuela : «Ses jours sont comptés». Les USA assument au grand jour leur projet d’attaquer le pays d’Amérique latine et d’assassiner son président.
Ce 31 octobre, le média The Miami Herald fait savoir que l’armée des USA compte bombarder le territoire du Venezuela, en particulier les installations militaires du pays, et que cela pourrait commencer «à tout moment». Trump lui-même déclarait il y a quelques jours que «l’intervention terrestre sera la prochaine étape» dans ce pays.
Au prétexte d’une «guerre» contre le narcotrafic, les USA font monter la tension depuis des semaines. Une dizaine de frappes ont été menées par l’armée US dans les eaux vénézuéliennes contre des bateaux accusés de transporter de la drogue et a tué 57 civils. La répression des stupéfiants transformée en guerre internationale. Trump a aussi autorisé la CIA à mener des opérations agressives au Venezuela.
À présent, il masse des forces phénoménales au large du pays : 10.000 soldats, un sous-marin nucléaire, des avions de chasse, des drones, des avions espions ou encore des hélicoptères d’attaque sont déjà en place et prêts à l’assaut. Le plus grand porte-avions du monde arrive dans les Caraïbes, escorté par d’autres navires de guerre et 5000 soldats supplémentaires. Le 26 octobre, un navire lance-missile circulait à Trinité-et-Tobago, à une dizaine de kilomètres seulement des côtes du Venezuela.
Le régime de Maduro n’a rien de sympathique, mais si les USA attaquent militairement le Venezuela, ce serait le retour d’une guerre coloniale directement sur le continent américain, et une menace pour tous les pays d’Amérique Latine. Une telle guerre serait le signe d’une reprise en main impériale de tout le sous-continent. Pour liquider le gouvernement chaviste, qui refuse de s’aligner sur les intérêts des USA depuis deux décennies, les USA ont déjà imposé des sanctions économiques qui asphyxient la population. Et s’il renversait Maduro, Trump y placerait Maria Corina Machado, la nouvelle «prix Nobel de la paix», qui est en réalité une militante d’extrême droite, pro-Netanyahou, liée au Parti Républicain étasunien et dont le programme consisterait à privatiser les ressources et entreprises du pays.
Le Venezuela dispose des réserves d’hydrocarbure les plus importantes au monde : près de 20% du pétrole planétaire se trouve dans son sous-sol. Une richesse immense que l’impérialisme étasunien rêve d’exploiter. Et tant mieux si cela permet du même coup d’affirmer sa domination sur tout le continent.
Tests nucléaires
Jeudi 30 octobre, Donald Trump a dit son intention de relancer les «tests» d’armes nucléaires. Une déclaration qui a choqué le monde. Pour justifier la reprise des explosions nucléaires comme au temps de la guerre froide, il a évoqué les «programmes menés par d’autres pays», qui légitimeraient que les USA en fasse «immédiatement». Sauf que seule la Corée du Nord a effectué des essais de bombes depuis la signature du traité d’interdiction complète des essais nucléaires en 1996.
Trump veut ainsi jouer à qui a la plus grosse bombe avec Poutine et la Chine, des puissances qui font aussi avancer leurs propres programmes militaires et leurs propres impérialismes. Pour le moment, les puissances nucléaires font des démonstrations avec des missiles non armés, une façon de montrer qu’ils peuvent expédier des ogives, mais sans les faire exploser réellement. Par exemple, il y a quelques semaines, les USA ont tiré quatre missiles balistiques Trident pour montrer à tout le monde qu’ils en ont en réserve. Le 21 octobre, leurs sous-marins ont aussi simulé un envoi de munitions nucléaires.
La reprise d’essais avec des bombes vraiment armées serait donc un retour à la guerre froide, période durant laquelle les USA ont mené plus de 1000 essais. Pour relancer un tel programme, les scientifiques estiment qu’il faudrait «un délai de six à dix mois» pour organiser des tests sous-terrains, et plus pour utiliser les «nouvelles capacités».
Si les USA recommencent à faire péter des bombes atomiques, la Chine et la Russie risquent de faire de même. Les chercheurs du Bulletin of Atomic Scientists estiment qu’un «essai américain pourrait déclencher une série d’événements incontrôlables, d’autres pays pouvant réagir en procédant à leurs propres essais nucléaires, ce qui déstabiliserait la sécurité mondiale et accélérerait une nouvelle course aux armements».
Célébration du génocide des amérindiens
Fin septembre le ministre de la guerre des USA Pete Hegseth a décidé de maintenir les médailles d’honneur décernées aux soldats qui ont commis le massacre de Wounded Knee en 1890.
«Sous ma direction, les soldats qui ont combattu à la bataille de Wounded Knee conserveront leurs médailles… Cette décision est finale» a-t-il décrété. Une provocation pour les peuples autochtones, qui réclament le retrait de ces décorations depuis des décennies.
Le 29 décembre 1890, dans l’État du Dakota, l’armée des USA massacre 300 Sioux Lakota, dont la moitié de femmes et enfants. Les «guerres indiennes» sont pourtant terminées, les colons ont gagné et ont parqué les survivant·es des tribus autochtones dans des réserves. Mais l’armée des USA craint un sursaut collectif lié au regain de croyances religieuses au sein des populations survivantes. À Wounded Knee, l’armée des USA fait un exemple, et extermine tout le monde pour briser moralement les tribus.
Dans les décennies qui suivent, l’histoire des vainqueurs fait passer Wounded Knee comme une bataille glorieuse, dans laquelle l’armée des USA n’aurait fait que «riposter» aux «sauvages». 20 soldats reçoivent une médaille d’honneur, un prestige exceptionnel.
Dans les années 1960, les luttes amérindiennes retrouvent de la puissance et réclament la vérité sur cet épisode sanglant, ainsi que le retrait des médailles. En 1973, le site de Wounded Knee est occupé par des militants Sioux de l’AIM (l’American Indian Movement). Cet endroit devient un lieu symbolique des luttes pour les droits des peuples autochtones. En maintenant les médailles des génocidaires, le gouvernement Trump revendique l’histoire coloniale du pays, mais aussi sa vision du monde pour le futur.
Le militarisme étasunien est la plus grande menace pour la paix mondiale
«Le prochain conflit se prépare. Croyez-moi, il arrive», a déclaré le général Eric Smith, commandant du corps des Marines des États-Unis, le 19 octobre, devant ses soldats.
Donald Trump a signé le 5 septembre 2025 un décret visant à renommer le ministère étasunien de la Défense en celui de la Guerre. Les USA dépensent actuellement plus de 1000 milliards de dollars par an dans leur armée, ce qui représente 3,7% de leur PIB, un montant qui est trois fois plus élevé que la Chine et 7 fois plus que la Russie, mais que Trump vient à nouveau d’augmenter de 150 milliards de dollars en taillant dans les dépenses sociales.
En plus du Venezuela, Trump ne cache pas ses ambitions conquérantes au Canada, au Groenland ou au Panama, pays qu’il a dit vouloir annexer ou contrôler. Il démembre l’Ukraine en pactisant avec Poutine. Il menace aussi d’intervenir au Mexique, et soutient, comme chacun sait, le génocide du peuple palestinien.
Au sein même des USA, il a déployé la garde nationale dans plusieurs grandes métropoles dont Washington, militarisant ainsi l’espace public, en particulier autour des institutions. Dans un monde de plus en plus obscur qui court vers la guerre, l’une des principales menaces se trouve à la Maison Blanche.
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