Aujourd’hui se déroule le 2ème acte du retour de Gilets Jaunes. Sur cette photo, la superbe banderole de tête du cortège parisien, par nos amis du collectif Black Lines.

Cela fait presque trois ans que la colère ne cesse de se manifester dans un récit à plusieurs voix, qui nous oblige à faire les liens entre les multiples revendications : augmentation du prix du gaz, de l’énergie, de l’essence, du coût de la vie. Pendant ce temps des sommes d’argent quasiment infinies s’enfuient vers des paradis fiscaux transformant l’économie réelle en enfer social.
Avec seulement 10% de la sommes de l’évasion fiscale en France la crise sociale et sanitaire serait résolue. Les hôpitaux, les écoles remis en état, les salaires et les aides sociales pourraient être considérablement augmenté. Au lieu de cela nous avons l’omerta des grands médias sur le scandale de Pandora Papers, l’omniprésence des discours pétainistes et du mépris de classe en continu sur toutes les chaînes.
La parole de la France invisible parvient toujours, malgré tout, à se faire entendre. Cette parole est un refus de l’injustice sociale et fiscale. Elle est celle de ceux qui habituellement se taisent, qui sont réduits au silence. De ceux, rendus invisibles, qui depuis novembre 2018 s’unissent et se rassemblent dans une colère commune. Dans un monde où tous doivent aller dans la même direction et au même rythme, les gilets jaunes ont choisi leur propre direction et leur propre rythme, leur propre terrain politique, en assumant publiquement d’être les adversaires du pouvoir en place.
La violence policière, étatique, et ses chiens de garde médiatiques ne sont pas parvenus à étouffer pour de bon ce mouvement. Ce mouvement est un mouvement à longue maturation qui change régulièrement de densité et de forme. Et il ne n’a pas encore effectué sa métamorphose. Le mouvement des gilets jaunes aura duré presque tout un quinquennat parce que les raisons de la colère persistent. Il s’invite aujourd’hui dans une période préélectorale.
La mise en cage des manifestations de rue par la nasse mobile deviendra de plus en plus incompatible avec la fable démocratique à l’approche du rituel électoral. Les violences policières même travesties auront de plus en plus de mal à éteindre le feu qui depuis plusieurs années couve. Pendant que les acteurs politiques se préparent à leur spectacle qui ressemble de plus en plus à une remise d’Oscars entre gens de la même famille, le peuple organise une autre scène et celle-là, dans la rue.
Nous devons faire durer ce face à face entre le Réel et la fiction. Le faire durer jusqu’au moment décisif des élections.
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