La triple perversité du Macronisme

La perversité, c’est à la fois de goût de faire le mal, mais aussi, étymologiquement, l’inversion. Inversion du vrai et du faux, du bon et du mauvais, du courage et de la lâcheté. Inversion du sens et des valeurs. La perversité, c’est la marque de fabrique du gouvernement Macron.
Macron, caché dans son palais depuis des semaines pour cause de soulèvement populaire en France, a tenté un retour médiatique en se rendant jeudi dans la commune de Savines-le-Lac, dans les Hautes-Alpes. Population : 1000 habitants, loin de tout. Mais pour s’y rendre, Macron a tout de même dû bloquer les accès sur plusieurs dizaines de kilomètres, il est arrivé en hélicoptère, entouré de centaines de policiers en «alerte maximale».
Malgré toutes ces précautions, il a tout de même été hué par la population. La police a même dû gazer les habitant-es, et arrêter deux personnes personne. Pourtant, Macron s’est vanté «d’aller à la rencontre» des français. Première perversion du réel.
Plus pervers encore, Macron s’est rendu près du lac de Serre-Ponçon, le plus grand réservoir d’eau douce d’Europe, pour parler des ressources en eau. Il a osé : «l’eau est un bien commun» ! Quatre jour après avoir massacré les manifestant-es de Sainte-Soline, qui se battent pour préserver les ressources en eau ! Quatre jours après avoir imposé à coups de grenades une mégabassine qui vise, justement, à privatiser l’eau !
Alors qu’il organise l’accaparement de l’eau pour une poignée de gros agro-industriels, Macron a annoncé des mesures d’augmentation du prix de l’eau pour les particuliers. Il sait parfaitement que l’eau potable utilisée par les ménages ne représente qu’une petite minorité de l’eau consommée en France, très loin derrière l’agriculture et l’industrie. Deuxième perversité.
Enfin, Macron a justifié le massacre de Sainte-Soline en rigolant : «Des milliers de gens étaient simplement venus pour la guerre». Ici, on atteint le sommet de la perversité. Les seules personnes équipées pour faire la guerre étaient les 3200 gendarmes ultra-protégés, qui avaient des blindés, des quads et des munitions, et qui ont tiré des milliers de grenades explosives sur des civils.
Il a également «réaffirmé son soutien au forces de l’ordre». La France est probablement la seule «démocratie» en occident où, après que la police ait mis deux personnes dans le coma et blessé gravement 200 autres en moins de deux heures, un président soutient sans réserve les forces de l’ordre. Dans n’importe quel pays voisin, un tel bilan provoquerait une crise de régime et une démission de plusieurs ministres.
Dans la perversion des mots et du sens, Macron utilise donc le mot «guerre», son ministre celui «d’écoterrorisme» pour désigner les défenseurs et défenseuses du vivant. Que fait-on dans une situation de guerre ou de terrorisme ? On tue ses ennemis. On les élimine.
En ricanant dans les Hautes-Alpes devant un lac, Macron nous rappelle qu’il assume de nous tuer, parce que nous protégeons nos vies et notre environnement.
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