Donald Trump provoque un krach boursier mondial


Une occasion de sortir du libre échange mondialisé et de la domination étasunienne ?


Trump en visite à la bourse de Wall Street : le milliardaire fanatisé et président des USA est en train de provoquer une crise mondiale.

Le lendemain de la victoire électorale de Trump, le capitalisme mondialisé frétillait de plaisir. «La victoire de Donald Trump saluée par les marchés financiers» expliquait le quotidien Le Monde le 6 novembre. Le bitcoin battait un nouveau record et Tesla explosait de 12% à Wall Street. Les temps ont bien changé, voici venue la crise.

Les marchés financiers s’effondrent partout dans le monde. Ce lundi, les Bourses européennes sont en chute libre : -6% à Paris, -9% à Francfort, -3% à Londres, -6% aux Pays-Bas… Dimanche, en Arabie Saoudite, la bourse dégringolait de 6,8%. En Asie, la bourse de Tokyo finissait avec une chute de 7,8% et Séoul de 5,6%. À Taïwan, la baisse a atteint 10%, le maximum possible sur une seule séance, et en Chine, un vent de panique souffle également sur les marchés.

Le 5 avril, les bourses des USA ont déjà dévissé de 6%, en particulier les actions des géants du numérique Google, Apple, Microsoft, Amazon, Meta… Leurs pertes avoisinent déjà les 1.800 milliards de dollars depuis l’élection de Trump. Bien fait pour Elon Musk, Mark Zuckerberg et Jeff Bezos qui acclamaient le président d’extrême droite lors de son investiture. Selon le groupe financier Bloomberg, les 500 personnes les plus riches du monde ont perdu 500 milliards de dollars cette semaine, un record.

Partout, les spéculateurs s’affolent de la guerre économique lancée par Donald Trump. L’ancien secrétaire au Trésor des États-Unis estime que cette hausse des tarifs douaniers pourrait coûter 30.000 milliards de dollars, soit 27.200 milliards d’euros, à l’économie des USA, et ajoute : «Nous n’avons jamais rien vu de tel auparavant». La banque Goldman Sachs estime que le nouveau tarif douanier de 34% appliqué à la Chine ferait reculer le PIB chinois d’au moins 0,7 point cette année.

Pourtant, Trump reste inflexible et annonce qu’il n’a aucune intention de négocier avec l’Europe sur les tarifs douaniers «à moins qu’ils ne nous versent beaucoup d’argent chaque année, d’abord pour le présent mais aussi pour le passé». C’est de l’extorsion pure et simple. Trump est un mafieux qui veut régenter le monde comme un chef de gang : racket de ses vassaux, démembrement d’un pays comme l’Ukraine pour récupérer ses minerais, anéantissement de Gaza pour y construire des hôtels. Seule la loi du plus fort compte.


Que peut-on penser de cet effondrement boursier ?


  • Les marchés financiers s’envolaient depuis plusieurs années, avec une spéculation de plus en plus massive, des dividendes de plus en plus énormes pour les actionnaires, des records de profits financiers boostés par la fuite en avant technologique, des fortunes colossales aux mains de quelques uns… Cette chute n’est donc qu’un modeste retour au réel dans un contexte de mondialisation effrénée, au détriment de l’écosystème et des exploité-es. Un rééquilibrage que les analystes prévoyaient depuis des années déjà.
  • Cette guerre économique qui succède à la longue liste d’insultes et de provocations trumpistes signifie que l’Europe et les États-Unis ne sont plus partenaires ni alliés. L’OTAN, la grande alliance militaire impériale issue du bloc de l’Ouest, pourra-t-elle tenir longtemps dans ces conditions ?
  • Les néolibéraux français qui rêvent d’imposer la retraite par capitalisation sont des escrocs et des idiots. Les retraités des USA, dont les pensions sont indexées sur le cours de la bourse, sont terrorisés. Un krach boursier, et ce sont toutes les retraites qui s’évaporent. Pensez-y la prochaine fois qu’un économiste de plateau télé vous vendra cette solution.
  • La fin du libre échange ? L’économie mondiale peut-elle rester indéfiniment l’otage d’un président néofasciste ? Paradoxalement, les mouvements altermondialistes et anticapitalistes ont toujours réclamé la hausse des droits de douanes et la taxation des flux financiers, et c’est Trump qui lance cette guerre économique pour ses propres intérêts. Il faudrait prendre cette nouvelle donne au sérieux et en tirer les conséquences : limitation drastique du commerce avec les USA voire boycott, fin du colonialisme culturel et commercial américain, relocalisation de la production, consommation locale au maximum… Mais nos dirigeants n’oseront pas saisir l’opportunité de sortir enfin de la mondialisation capitaliste, puisqu’elle fait partie de leur matrice idéologique.
  • Malheureusement, un Krach est toujours payé par les peuples. Le capitalisme en crise se régénère par la guerre et par de terribles plans d’austérité, qui saignent les plus précaires et enrichissent les plus riches. Sauf si nous saisissons collectivement l’occasion de sortir de la folie du capitalisme ensauvagé et néofasciste.

La facture du libéralisme vient de tomber, à nous de leur faire payer.


AIDEZ CONTRE ATTAQUE

Depuis 2012, nous vous offrons une information de qualité, libre et gratuite. Pour continuer ce travail essentiel nous avons besoin de votre aide.

Faites un don à Contre Attaque, chaque euro compte.