«L’union des droites» : de l’UDR aux nostalgiques d’Hitler

Samedi 10 mai, nous avons vu à Paris des symboles fascistes, nazis, pétainistes en pleine rue. Certains manifestants arboraient la francisque de Vichy, d’autres des tatouages à croix gammée, ou le logo du parti fasciste anglais, ou encore des drapeaux à croix celtiques. Un millier de nostalgiques d’Hitler et de Mussolini ont ainsi paradé dans la capitale, sous très haute protection policière, alors que la manifestation antifasciste était interdite et réprimée.
Comme chacun sait, les manifestations doivent être déposées officiellement en préfecture. Qui a déposé celle du 10 mai ? Une certaine Maylis de Cibon, une militante d’extrême droite issue de l’aristocratie, qui est embauchée comme assistante parlementaire au RN et dans le parti d’Eric Ciotti, issu des Républicains. La fameuse «dédiabolisation» c’est ça : une alliance concrète qui va de Ciotti aux néo-nazis les plus enragés.
Maylis de Cibon donc, est membre du groupe néofasciste parisien Luminis, émanation du GUD, groupe dissout. Elle a aussi dirigé un pseudo-syndicat d’extrême droite étudiant violent nommé La Cocarde, à la faculté d’Assas, un bastion réactionnaire. À ce titre, elle est d’ailleurs intervenue sur Cnews pour dénoncer les mouvements étudiants.
La famille De Cibon est une famille aristocrate catholique très pratiquante, originaire de Nantes. Patrick de Cibon, le père de Maylis, est le responsable de l’Association Familiale Catholique (AFC) dans le diocèse nantais. C’est un mouvement très actif contre la PMA, le Mariage pour Tous et contre le droit à l’IVG. Maylis a grandi dans cette ambiance catholique traditionaliste et réactionnaire.
Après un passage dans un lycée privée nantais, Maylis de Cibon a commencé ses études à l’ICES – l’Institut catholique d’études supérieure – de La Roche Sur Yon en Vendée, autre bastion de la jeunesse dorée d’extrême droite. L’établissement avait fait scandale en 2019, quand des étudiants avaient organisé une attaque homophobe contre un stand LGBT. Son frère et sa sœur, étudiants à l’ICES, ont été poursuivis pour avoir vandalisé la statue de Simone Veil, ministre ayant légalisé l’IVG.
Désormais montée à Paris, Maylis de Cibon fréquente désormais le milieu néofasciste parisien. Tout cela ne l’a pas empêché d’être embauchée comme assistante parlementaire au RN et à l’UDR.
En 2023, Maylis de Cibon est dans l’équipe du député RN du Var Philippe Schreck. Depuis 2024, elle est collaboratrice parlementaire de deux députés : Sophie Vaginay, membre de l’UDR, le parti de Ciotti, et Christian Girard du RN.
Elle est donc payée par l’équipe d’Eric Ciotti et a accès aux couloirs de l’Assemblée Nationale d’un côté, et membre de groupes fascistes et organisatrice d’une manifestation néo-nazie de l’autre. Le cas de Maylis de Cibon n’est pas isolé, toute une jeunesse néofasciste bénéficie d’embauches auprès de parlementaires de droite et d’extrême droite, et d’un accès direct aux plateaux télé des chaînes en continu.
Cela vous paraît grave ? Il n’y aura pourtant pas de polémique médiatique pendant des semaines sur l’antisémitisme – bien réel – de ces héritiers d’Hitler qui peuplent les cabinets parlementaires du RN. Vous n’entendrez pas parler de Maylis de Cibon et de ses amis dans les JT. Eric Ciotti ne sera pas sommé, dans ses interviews, de s’expliquer sur ses liens avérés avec des réseaux pétainistes. Non : ces polémiques sont réservées à la France Insoumise quand elle parle un peu trop fort.
Derrière la fausse «dédiabolisation» organisée par les médias, derrière le vernis «gaulliste» et «républicain» de Ciotti et Le Pen, il suffit de gratter un petit peu pour trouver du nazisme authentique et revendiqué.
Pour aller plus loin, un article de Street Press sur les jeunes fasciste qui travaillent comme assistants parlementaires au RN
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