
Les dernières images de la caméra embarquée sur le navire, samedi 26 juillet, montrent des militants les mains en l’air, sifflant l’air de la chanson antifasciste italienne Bella Ciao, entourés de soldats israéliens armés qui prennent le contrôle de l’embarcation. Un acte de piraterie coloniale en direct, interrompu au bout de quelques secondes par un militaire qui coupe la caméra.
Le bateau, baptisé Handala, était encore dans les eaux internationales, à environ sept heures de navigation des côtes de Gaza, lorsqu’il a été intercepté. C’est donc un nouvel acte illégal commis par l’armée israélienne. L’équipage a été kidnappé tout aussi illégalement et placé en cellule.
Alors que la population de Gaza meurt de famine, que des enfants ne sont plus que des squelettes en mouvement tant ils ont été affamés délibérément, cette nouvelle flottille de la liberté avait pour seul tort de vouloir briser le blocus imposé à l’enclave, pour permettre à la population de manger et de se soigner.
Le monde entier, en tout cas toutes les puissances qui se targuent du droit international, des «valeurs humanistes» et de la «démocratie» auraient dû soutenir et même protéger ce navire pour qu’il arrive à bon port. Il n’en a rien été.
Le bateau, un ancien chalutier, avait quitté le 13 juillet le port italien de Syracuse, en Sicile, avec du matériel médical, des denrées alimentaires, des jouets et des médicaments. Les poupées arrivent plus difficilement à Gaza que les bombes. À son bord, 19 personnes de plusieurs pays, dont deux élues françaises de La France insoumise, Gabrielle Cathala et Emma Fourreau, ainsi que deux journalistes.
Vendredi 25 juillet, une première alerte avait eu lieu, toutes les communications internet avec le Handala avaient été coupées, puis rétablies. Le lendemain, il était donc accosté par des militaires, et il a été amené ce dimanche 27 juillet au port d’Ashdod, dans le sud d’Israël. L’équipage du Handala avait annoncé avant l’assaut qu’il entamerait une grève de la faim si le bateau venait à être intercepté et ses passagers détenus. C’est désormais le cas. L’armée israélienne osera-t-elle garder enfermés ces navigateurs et navigatrices humanitaires ? On apprend ce soir que les captifs ont été transférés à la prison Givon, connue pour ses traitements inhumains.
Il y a six semaines, c’était le Madleen, un précédent navire de la Flottille pour la liberté, qui partait d’Italie avant d’être arraisonné, lui aussi dans les eaux internationales. Il avait à son bord 12 militant-es, dont l’écologiste Greta Thunberg et l’eurodéputée Rima Hassan. Ses occupant-es avaient été enfermé-es pendant des jours, puis expulsé-es vers leurs pays d’origine. Un journaliste français du média Blast, Yanis Mhamdi, était resté en cellule pendant près d’une semaine. L’arrestation du Madleen avait suscité une grande émotion internationale et provoqué de grandes manifestations à Paris et dans plusieurs villes du pays.
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