Panique au sommet de l’État : Bayrou joue son va tout avant le 10 septembre


Ce sera la chute ou la consécration du plan d’austérité le 8 septembre. Les stratèges du pouvoir s’agitent à l’approche du raz-de-marée populaire annoncé le 10 septembre, avec le mouvement «Bloquons tout» qui ne cesse de monter.


Ce sera la chute ou la consécration du plan d'austérité le 8 septembre : Bayrou joue sa place devant l'Assemblée Nationale.

Ce lundi 25 août, François Bayrou s’est exprimé pendant une demie heure pour une conférence de presse de rentrée. Il sait que sa cote de popularité côtoie la fosse des Mariannes, et que le mouvement qui appelle à tout bloquer est massivement soutenu par la population. Dos au mur, il n’a qu’une seule solution : prendre la contestation de vitesse en jouant un «all in». Après avoir rappelé «l’urgence de la situation», Bayrou a donc annoncé qu’il engagerait le 8 septembre la «responsabilité du gouvernement» devant l’Assemblée Nationale. C’est-à-dire que si la majorité des députés ne vote pas cette confiance, il est tenu de démissionner.

Il s’agit selon lui de trancher la «question centrale» de «la maîtrise [des] finances» et de valider le principe de son plan d’économies budgétaires. Ce vote est sensé, selon ses mots, «consacrer la dimension de l’effort», c’est-à-dire les coupes budgétaires. C’est un coup de poker, car la probabilité d’une chute du gouvernement est élevée. Examinons les deux possibilités :

Bayrou tombe

Les partis de gauche et le RN refusent de voter la confiance. La France perd un deuxième Premier ministre en un an. Crise de régime, le plan d’austérité est temporairement abandonné avant même que le mouvement démarre. MAIS : Macron sera alors tenté de dissoudre l’Assemblée Nationale, et de relancer une élection législative en urgence. Avec un risque extrêmement élevé de victoire du RN, et de Premier ministre d’extrême droite quelques semaines plus tard, comme il l’espérait déjà à l’été 2024.

Imaginez : Bayrou démissionne le 8, Macron dissout le 9, la veille du mouvement «bloquons tout». Ce serait un pari politique aussi cynique que risqué : une élection aussi tendue serait peut-être le moyen de faire taire la contestation de rue, car lors d’une campagne, on sait que les manifestations sont réduites voire inexistantes. De plus, la mise en pause du plan d’austérité risque de démobiliser le mouvement «bloquons tout».

Bayrou est sauvé

Le RN ayant déjà annoncé qu’il ne votera pas la confiance, seul le PS peut aujourd’hui sauver Bayrou. Toute la responsabilité du moment repose donc sur les sociaux-traîtres : ils ont le sort du gouvernement entre leurs mains. S’ils votent la confiance, non seulement ils valident le plan d’austérité, ils confirment le gouvernement très à droite en place, mais ils offrent aussi une consécration à Bayrou qui se fera ensuite un plaisir de gouvernement par 49.3, en rappelant que le Parlement lui a voté la confiance.

Il reste une troisième voie

Bayrou tombe, Macron dissout l’Assemblée, mais le mouvement de blocage populaire se maintient. Alors nous entrons dans un moment inconnu et pré-insurrectionnel. Moins probable, Macron temporise pendant des semaines pour «trouver» un autre Premier ministre, et s’arroge le pouvoir dans une situation de crise majeure tout en poursuivant ses annonces militaristes, entérinant un pas de plus vers l’autoritarisme.


Dans tous les cas, ça va tanguer


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