La honte : le drapeau des génocidaires à coté de celui des génocidés sur la tour Eiffel et la mairie de Rouen


Dans la classe politique, il y a trois catégories : les soutiens du génocide, ceux qui s’y opposent, et les génocidaires complexés.


Sur la tour Eiffel et sur la mairie de Rouen, les drapeaux de la Palestine et d'Israël séparés par une colombe de la paix : une façon de laver les mains des génocidaires.

Commençons par la tendance pro-génocide assumée. Celle qui continue d’affirmer qu’Israël «a le droit de se défendre», qui parle de «choc des civilisations», celle qui envoie des armes à Netanyahou et qui clame son «soutien inconditionnel». Cette catégorie a réclamé et obtenu que les couleurs d’Israël recouvrent tous les bâtiments historiques en octobre 2023, elle a pavoisé les drapeaux israéliens sur différentes mairies, notamment celle de Nice, elle a arboré, comme Yaël Braun-Pivet, un pins d’Israël au bureau du Parlement.

Cette tendance déploie son énergie pour empêcher toute présence visuelle du drapeau palestinien où qu’il soit. Retailleau a menacé les mairies qui déploieraient les couleurs de la Palestine, et il a martelé pendant des jours que «la façade d’une mairie n’est pas un panneau d’affichage. Seul le drapeau tricolore a droit de cité». Yaël Braun-Pivet ajoutait : «Il n’y aura ni drapeaux palestiniens ni drapeaux israéliens sur l’Assemblée nationale aujourd’hui parce que ce ne sont pas nos règles ni usages». Cette catégorie a le mérite de la sincérité et de la cohérence dans l’ignominie.

De l’autre côté, beaucoup plus minoritaires, les rares courants qui ont osé dénoncer le colonialisme et le suprémacisme israélien, et qui documentent le génocide en cours depuis deux ans. Ceux-ci ont subi les pires attaques : procédures anti-terroristes, diffamations, menaces, violences… Mais l’histoire leur donne raison, et bientôt, tout le monde fera mine d’oublier le petit nombre qui a tenu bon dans la tempête.

Enfin, il y a les génocidaires complexés. C’est sans doute les pires, car ils sont hypocrites et flasques. On en trouve beaucoup au Parti Socialiste. La maire de Paris, par exemple, dissimule la souffrance du peuple palestinien derrière des bons sentiments factices. Elle a choisi d’illuminer la Tour Eiffel avec un drapeau d’Israël le jour de la reconnaissance de la Palestine par la France. Le maire de Rouen, un obscur vallsiste nommé Mayer-Rossignol, a utilisé le même visuel sur sa mairie. On dirait un dessin raté de Plantu : une petite colombe de la paix entre les deux drapeaux. Dans le cas de la tour Eiffel, la mairie de Paris a poussé la bêtise jusqu’à rogner le drapeau palestinien.

Cette «paix» factice est un crachat sur les centaines de milliers de victimes de Gaza. Elle met sur le même plan les colonisateurs et les colonisés, les génocidaires et les génocidés. Et ce n’est pas qu’une formule : la Cour pénale internationale, des juristes internationaux et des spécialistes de la Shoah attestent d’un génocide en cours à Gaza. Continuer à faire comme si c’était une bagarre dans laquelle les deux camps ont les mêmes torts s’apparente à du révisionnisme.

Quel élu projetterait un drapeau russe avec un drapeau ukrainien sur un bâtiment officiel ? Personne. Pas plus qu’un drapeau de l’apartheid et de l’Afrique du Sud de Mandela. Ni le drapeau d’un pays fasciste et l’emblème de ses victimes. Pas plus qu’un portrait de Michel Fourniret et de ses proies. Derrière une fausse niaiserie, c’est une manière de dépolitiser et de déresponsabiliser les crimes d’Israël. Les génocidaires complexés veulent faire passer ce message écœurant : «1 partout, balle au centre».

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