Un sommet de l’ONU mouvementé


«L’histoire de l’humanité nous a montré pendant des millénaires que, si la diplomatie s’épuise, nous devons passer à une autre phase de la lutte», Gustavo Petro


«L'histoire de l'humanité nous a montré pendant des millénaires que, si la diplomatie s'épuise, nous devons passer à une autre phase de la lutte», Gustavo Petro, keffieh sur les épaules, lors de son discours au mégaphone dans les rues de New York alors que Netanyahou fait un discours dans l'assemblée vide de l'ONU.

À l’ONU, la majorité des diplomates se lèvent et partent à l’arrivée de Benjamin Netanyahou, et Trump révoque le visa du président colombien après son discours de soutien lors d’une manifestation en faveur de la Palestine à New York.

Le président génocidaire Benjamin Netanyahou prenait la parole vendredi 26 septembre face aux Nations Unies. Alors que des manifestations étaient organisées depuis la veille à New York devant l’ambassade de l’entité génocidaire israélienne, il est intervenu devant une salle à moitié vide, sous les sifflets et huées. En effet, lors de sa montée à la tribune, la majeure partie des diplomates s’est levée et est partie. Il a donc pu prononcer son discours haineux devant une salle composée de complices.

Fustigeant les États ayant reconnu la Palestine récemment, comme la France ou le Royaume-Uni, il a évoqué le prétendu «suicide national» que serait un État palestinien et affirmé qu’ils allaient «finir le travail». Autrement dit : mener leur entreprise de destruction du peuple palestinien jusqu’au bout. Il a également clamé que cette reconnaissance ne changeait rien : «La soumission honteuse de certains dirigeants au terrorisme palestinien n’oblige en rien Israël, il n’y aura pas d’État palestinien». «Ça paie de tuer des Juifs» a -t-il ajouté. Encore une inversion du réel : on pourrait répondre que cela paye surtout de tuer des Palestiniens, puisque les puissances occidentales continuent d’abreuver Israël d’armement.

Netanyahou avait en outre fait placer de gigantesques haut-parleurs dans la bande de Gaza. Des images ont même été diffusées par les médias pour montrer l’installation des haut-parleurs. Soi-disant pour que les otages puissent l’entendre, mais en réalité pour continuer une guerre psychologique contre les Palestiniens et Palestiniennes.

Plus tard dans la journée, les États-Unis annonçaient leur volonté de retirer son visa à Petro Gustavo, le président colombien. Le département d’État a publié un communiqué sur son compte X : «Le président colombien Petro Gustavo s’est tenu dans une rue de New York et a exhorté les soldats américains à désobéir aux ordres et a incité à la violence. Nous allons révoquer le visa de Petro en raison de ses actions téméraires et incendiaires». En cause, son discours prononcé lors d’une manifestation de soutien à la Palestine.

Le président colombien est en effet apparu avec un keffieh, et a appelé à la création d’une «armée de sauvetage du monde qui aura pour première tâche de libérer la Palestine […] Les nations du monde apporteront alors des hommes et des femmes entraînés et armés pour former cette grande armée. Elle doit être plus grande que celle des États-Unis […] Ici, à New York, je demande à tous les soldats de l’armée des États-Unis de ne pas viser l’humanité avec leurs fusils. Désobéissez à l’ordre de Trump ! Obéissez à l’ordre de l’humanité !»

La Colombie a rompu toute relation avec l’État colonial israélien depuis 2024. Petro a également dénoncé le nouveau véto des États-Unis face à un texte appelant à un cessez-le-feu à Gaza, ce qui signifiait la fin de la diplomatie. À la tribune de l’ONU, il a déploré : «Gaza est le symbole de notre incapacité collective», ou encore : «L’histoire de l’humanité nous a montré pendant des millénaires que, si la diplomatie s’épuise, nous devons passer à une autre phase de la lutte».

Joli pied de nez aux USA, le président colombien a rappelé disposer également d’un passeport italien, le dispensant de fait de la nécessité d’un visa pour entrer dans le pays. Armando Benedetti, ministre de l’intérieur colombien, expliquait sur X que c’était le visa de Netanyahou qu’il aurait fallu révoquer, mais que «comme l’empire le protège, il s’en prend au seul président qui ait été assez capable de lui dire la vérité en face».

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